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[Luxemburgensia] La langue construit-elle l’identité ?

490_0008_14971127_201807061815À chaque époque, il est utile de réexaminer les livres scolaires pour comprendre l’impact qu’ils peuvent avoir sur l’identité.

De nombreuses générations d’élèves luxembourgeois de l’enseignement secondaire ont subi jusqu’au milieu des années 1970 l’enseignement de la langue française avec les deux volumes de grammaire du professeur Albert Goedert, de son vivant, directeur du lycée de jeunes filles d’Esch-sur-Alzette. Les manuels assez stéréotypés étaient dédiés spécialement aux élèves luxembourgophones, insistant sur les particularités et les difficultés de nos particularismes linguistiques germanophones.

Le débat acharné, non sans fondement idéologique, mais constructif entre Heinrich Stammer et Hippolyte Barreau, tous les deux professeurs à l’Athénée royal grand-ducal au milieu du XIX e siècle, semble avoir laissé des fruits pour l’enseignement linguistique. Les opposants, y compris l’abbé Muller, leur directeur qui se plaisait dans le rôle de médiateur, ne se gênaient nullement de faire valoir ouvertement et honnêtement les a priori idéologiques.

Dans Guerres au Luxembourg. Kriege in Luxemburg 1914-1918 (ISBN 978-99959-751-9-7), un groupe de chercheurs de l’université du Luxembourg évalue l’impact des manuels d’histoire de l’immédiat après-guerre 1918-1919 : «Curriculum unter Beschuss? Luxemburger Schulreformen im Kontext des Ersten Weltkriegs.»

Jean Rhein