Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le conseiller déi Lénk vient de prendre son siège au conseil. Il s’agit de la première personne handicapée à occuper cette fonction au Grand-Duché.
Joël Delvaux (au centre) s’est installé au pupitre de la salle du conseil pour la première fois hier. (Photos : François Aussems)
Ce premier conseil de l’année a vu l’assermentation de Joël Delvaux (déi Lénk) venu prendre le siège de David Wagner dans le cadre de la traditionnelle rotation des conseillers de la Gauche.
Le moment est historique, puisque c’est la première fois que le pays compte un conseiller fortement handicapé. Joël Delvaux, qui travaille pour le département des travailleurs handicapés de l’OGBL, se déplace en fauteuil roulant et ne peut que difficilement bouger ses bras.
C’est tout un parterre d’amis qui l’a accompagné hier jusqu’à la grande salle du conseil de l’hôtel de ville et qui a déposé un petit bouquet de roses rouges sur son pupitre aménagé spécialement. Ainsi, par exemple, il peut allumer une lumière pour signifier son vote.
Visiblement ému, Joël Delvaux a tout d’abord voulu rendre hommage à son prédécesseur, « un très bon politicien auquel il ne sera pas facile de succéder ». Il a ensuite détaillé les thèmes qu’il compte suivre particulièrement lors de cette « nouvelle aventure ». Il se penchera ainsi sur le développement urbain, la jeunesse, l’action sociale, le logement, l’intégration ou encore l’égalité. « Je m’occupe de certains de ces sujets professionnellement, donc je ne vais pas tout découvrir. »
Il a également loué la réactivité de la commune qui a fait les efforts nécessaires pour aménager les infrastructures pour qu’il puisse siéger au conseil communal de la manière la plus autonome possible. « C’est un exemple pour tout le pays. J’ai bien vu que la commune a pris ces problèmes avec un très grand sérieux », a-t-il déclaré, reconnaissant.
> « Encore des dossiers à améliorer »
Il n’a toutefois pas manqué l’occasion de maintenir la pression sur ces questions spécifiques en affirmant : « Je vois bien au travail qu’il y avait encore des dossiers à améliorer », et qu’il veillerait au grain !
Enfin, Joël Delvaux a tenu à avoir une pensée pour son épouse Andrea, récemment décédée, qui était également handicapée et militante, tout comme lui. « Sans elle, je n’aurais jamais été là aujourd’hui, Andrea n’a jamais cessé de me motiver. »
La bourgmestre Lydie Polfer s’est associée à cette pensée en rappelant le rôle de celle qui a été « une vraie pionnière ». Elle a également incité le nouveau conseiller à partager ses expériences pour que les questions portant sur le handicap puissent avancer efficacement. « Vous, mieux que personne, connaissez ces situations. Vous avez beaucoup de choses à nous apprendre. »
De notre journaliste Erwan Nonet
