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Le procès de l’affaire Bettencourt se poursuit


Le tribunal correctionnel de Bordeaux a poursuivi mardi, comme prévu initialement, l’audience du premier procès de « l’affaire Bettencourt » après avoir rejeté mardi la Question prioritaire de constitutionnalité (QPC) déposée par deux avocats de la défense.

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Françoise Bettencourt Meyers arrivant au tribunal correctionnel de Bordeaux en compagnie de son fils et de son avocat Nicolas Huc-Morel (à g.) le mardi 27 janvier. (Photos : AFP)

Le tribunal a estimé que la question soulevée par les défenseurs du photographe François-Marie Banier et de Patrice de Maistre, respectivement anciens confident et gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, « ne revêt pas un caractère sérieux », a expliqué son président, Denis Roucou. Par conséquent « il n’y a pas lieu de transmettre à la Cour de cassation » cette QPC, qui contestait la possibilité ou non d’être poursuivi à la fois pour un fait principal (ici « l’abus de faiblesse ») et son « blanchiment », comme le sont les deux principaux prévenus.

Une fois purgée cette demande de QPC – qui aurait suspendu les débats si elle avait été acceptée – l’audience s’est poursuivie par de nouvelles demandes d’avocats de la défense visant à faire reporter le procès.

Cette guérilla de procédure devrait notamment tourner autour de Claire Thibout, ex-comptable de la richissime héritière du groupe L’Oréal et principal témoin à charge dans ce dossier d’abus de faiblesse. Son avocat a transmis lundi au tribunal le certificat médical d’un psychiatre évoquant un état « incompatible » avec le fait de venir témoigner, « pour une durée indéterminée », au grand dam de la défense.

Car Claire Thibout, visée par une plainte de François-Marie Banier et Patrice de Maistre, a été mise en examen fin 2014 à Paris, dans une procédure distincte, pour « faux témoignages », par le juge d’instruction Roger Le Loire. Et les avocats des deux prévenus souhaitent saisir cette opportunité pour demander un sursis à statuer – c’est-à-dire un renvoi sine die – en attendant la suite de l’instruction parisienne sur l’ex-comptable de 56 ans.

Mardi matin, avant même de se prononcer sur la QPC, le président Denis Roucou a ordonné une expertise sur l’état de santé de Mme Thibout afin de déterminer s’il permet qu’elle témoigne à la barre, voire par visio-conférence. Le résultat de cette expertise est attendu d’ici le 1er février, avant que le tribunal n’aborde le fond du dossier.

Aucune nouvelle n’a été communiquée mardi au tribunal concernant l’état de santé d’Alain Thurin, ex-infirmier de la milliardaire, l’un des dix prévenus au procès, qui a tenté de se suicider dimanche en se pendant dans un bois près de son domicile, dans l’Essonne. Lundi soir, Alain Thurin, poursuivi lui aussi pour « abus de faiblesse » au détriment de Mme Bettencourt, était toujours « entre la vie et la mort ». Le procureur Gérard Aldigé a indiqué que le Parquet de Bordeaux avait reçu lundi une lettre adressée par Alain Thurin à la procureur de la République, en date du 24 janvier, la veille de sa tentative de suicide. Il a demandé que cette lettre, dont le contenu n’a pas été divulgué, soit versée au dossier.

AFP


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