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Loi travail : le projet présenté, les jeunes dans la rue


Jeunes et salariés se sont à nouveau mobilisés contre le "détricotage" des droits des travailleurs. (Photo AFP)

Le projet de loi modifiant le droit du travail a été présenté jeudi en Conseil des ministres, importante étape d’un parcours chahuté marquée par une nouvelle mobilisation de jeunes et de salariés contre un détricotage des droits des travailleurs.

« C’est un nouvel élan pour la démocratie sociale », a déclaré la ministre du Travail, Myriam El Khomri à l’issue du Conseil des ministres. Elle a défendu un texte « équilibré, qui apporte à la fois de nouvelles souplesses aux entreprises et de nouvelles protections pour les salariés ». Le Premier ministre Manuel Valls vante une réforme « intelligente, audacieuse et nécessaire », qui doit répondre au chômage de masse (3,5 millions de personnes sans emploi) « auquel notre pays s’est habitué depuis trop longtemps ».

Mais l’opposition contre ce texte reste vive : sept syndicats et organisations de jeunes (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et Fidl) manifestent à nouveau ce jeudi pour en réclamer son retrait, avant une grande mobilisation le 31 mars. Ils réclament l’abandon pur et simple d’un texte qui « continue à diminuer les droits des salarié-e-s et à accroître la précarité, notamment des jeunes ». Une manifestation était organisée à Paris contre « la casse du code du travail ». D’autres manifestations se sont tenues en province (Besançon, Marseille…). Un appel similaire avait rassemblé entre 200 000 et 450 000 personnes dans l’Hexagone le 9 mars.

Le projet El Khomri de 52 articles « visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs » comprend de nouveaux droits, dont le compte personnel d’activité (CPA), des moyens syndicaux accrus ou l’extension de la garantie jeunes. Il met également en place le référendum en entreprise, fait évoluer les règles de la représentativité patronale, du licenciement économique ou de la médecine du travail. Il réécrit intégralement la partie du code du travail relative au temps de travail, donnant plus de place à l’accord d’entreprise. Cette réforme, vraisemblablement la dernière du quinquennat, a été partiellement réécrite après la bronca politique, syndicale et de jeunes, qui y ont vu un texte trop libéral et peu sécurisant pour le salarié.

Le texte sera examiné en commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale à partir du 5 avril, puis dans l’hémicycle fin avril-début mai.