La Juventus Turin a brisé le rêve de finale de Ligue des champions de Monaco, après sa victoire à Louis-II mercredi soir (2-0) grâce à un doublé de Gonzalo Higuain, confirmant la suprématie de la Vieille Dame.
Et de douze ? Il faudra un miracle mardi à Turin pour éviter une douzième élimination française en autant de confrontations face au géant turinois. Même si la brillante équipe du Rocher a déjà réussi des prouesses cette saison, il faudrait marquer au moins deux fois au retour, soit le nombre de buts qu’a concédés la forteresse italienne dans toute la compétition…
Cette emprise quasi-surnaturelle du club « bianconero » sur les clubs français a même démagnétisé Higuain, qui ne marquait quasiment jamais dans les gros matches de C1. L’Argentin a profité de deux passes décisives de Dani Alvès (29e, 59e), la première du talon, pour refaire sa réputation.
Il a logiquement sanctionné la supériorité de la Juve, et le match moyen de Monaco, par rapport à ses standards. Si Kylian Mbappé a surnagé, les autres membres du carré magique ont déçu. Bernardo Silva a été transparent, Thomas Lemar brouillon et Radamel Falcao a raté une balle de 1-1 (47e).
La défense à trois ranimée pour l’occasion par Massimiliano Allegri a contrôlé sans trop de suées Mbappé, qui a pour une fois fait ses 18 ans, malgré quelques belles inspirations.
Andrea Barzagli, le plus souvent remplaçant, a reformé la fameuse charnière de l’Italie et de la Juve d’Antonio Conte avec Leonardo Bonucci et Giorgio Chiellini. Ils ont donné une leçon à Monaco, pour une fois muet.
L’absence de dernière minute de Benjamin Mendy, pour une « gêne musculaire de la cuisse droite » selon le club, n’est même pas une excuse. Son remplaçant Djibril Sidibé, qui n’avait plus joué depuis un mois (appendicite), a forcément un peu souffert, mais Nabil Dirar, déplacé à droite, a livré un match solide, clouté de bons centres. Mais le Marocain est pris de vitesse par Higuain sur l’ouverture du score.
Gonzalo Higuain, qui avait tout raté jusque là – il avait même buté tout seul dans la pelouse (9e) – a rehaussé ses statistiques: il n’avait auparavant marqué que deux buts en 25 matches à élimination directe. A l’origine de l’action, « Pipita » a parfaitement repris dans le coin une délicieuse talonnade de Dani Alvès (29e).
Ce but est arrivé en plein temps fort de Monaco, qui venait de se réveiller après un début de match nettement contrôlé par la Juve.
Mbappé avait manqué sa première occasion, une tête trop molle dans les bras de Gianluigi Buffon (13e), avant d’accélérer. Sur la deuxième, un centre plongeant de Nabil Dirar, le gardien de légende a sorti une super parade (16e).
Ce premier coup d’éclat de Mbappé a servi de déclic à Monaco, enfin offensif au lieu de laisser la Juve avancer, ce qui faisait bouillir Leonardo Jardim sur son banc.
Radamel Falcao (19e) puis Kamil Glik (20e), ancien capitaine du Torino, ont aussi inquiété « Gigi ».
Les Rouges et Blancs, groggy jusqu’à la pause, sont revenus plus saignants et ont multiplié les occasions, par Falcao (47e) ou Mbappé (55e, 56e), mais il manquait chaque fois un petit quelque chose.
Puis sur un ballon perdu par Tiémoué Bakayoko, déjà coupable d’une telle erreur pour sa première sélection lors de France-Espagne, et chipé par Paulo Dybala, la paire Alvès-Higuain a enfoncé Monaco. Ni Falcao (82e) ni Valère Germain (90e), entré à la place de Lemar, n’ont pu briser la malédiction.
La Juve est prête à retrouver la finale deux ans après sa défaite contre Barcelone (3-1). Elle devrait retrouver le Real Madrid, vainqueur mardi 3-0 de son voisin l’Atletico, pour un remake de la finale 1998, gagnée par les Madrilènes.
Le Quotidien / AFP