Les Dudelangeois reçoivent les champions d’Azerbaïdjan ce mercredi soir (18h, stade Jos-Nosbaum), lors du match retour du 2e tour de la Ligue des champions. Les joueurs du F91 sont convaincus que ceux de Qarabag sont plus forts qu’eux. Mais aussi que le 0-2 de l’aller est rattrapable.
Et si le 19 juillet 2016 était un nouveau grand jour pour l’histoire des clubs luxembourgeois en Coupe d’Europe? L’ingrédient principal pour accoucher d’un exploit est en tout cas là : après le match aller, le F91 est encore un peu moins favori qu’il ne l’était il y a 90 minutes. Le 2-0 concédé à Bakou il y a huit jours a rappelé que le club de Qarabag dispose d’autres moyens que ceux de Dudelange. «C’est une très bonne équipe. On savait que ça allait être fort en face, mais j’ai été agréablement surpris. Ils sont encore plus forts que ce que je pensais», analyse Kevin Nakache.
L’autre élément nécessaire à la fabrication d’un exploit est la certitude des joueurs d’avoir la capacité de le réaliser. Et ça, les Dudelangeois ne font pas semblants de l’avoir. «En deuxième mi-temps, quand on a commencé à jouer plus haut, on n’a concédé aucune occasion. Ils ont commencé à se faire siffler par le public, c’est la preuve qu’ils ont vraiment eu des problèmes sur cette partie du match», poursuit le milieu de terrain dudelangeois.
Le F91 a semblé mal à l’aise à Bakou durant la première demi-heure, au cours de laquelle il a encaissé les deux buts. Cette difficulté à se lancer dans le grand bain peut se comprendre. Après tout, jouer devant 18 600 spectateurs quand on a glané son titre de champion devant 735 personnes traduit bien le changement de décor et la période d’adaptation qui va avec. Cet aspect appartient au passé. Revoilà le F91 dans son fief et ça, c’est un vrai avantage. Depuis le début de la décennie, Dudelange a remporté la moitié de ses matches européens disputés au Luxembourg (cinq victoires en dix matches). Certes, un simple succès ne suffira pas ce soir, «mais si on mène 1-0 à la mi-temps, ils vont commencer à douter», annonce Bryan Mélisse.
«Ils vont découvrir le silence luxembourgeois»
Le latéral gauche, qui était là quand le Red Bull Salzbourg avait chuté au stade Jos-Nosbaum l’été 2012 (1-0, Joachim), est bien placé pour savoir que des conditions de jeu peuvent déboussoler n’importe quel professionnel. «Déjà, ils vont voir notre stade. La pelouse ne sera pas de la même qualité que la leur, ça peut les contrarier. Là-bas, il y avait aussi beaucoup de bruit dans les tribunes. Ici, ils vont découvrir le calme luxembourgeois. C’est à leur tour de s’adapter!», prévient Mélisse.
À Dudelange de sortir Qarabag de sa zone de confort. Ce 2-0 ressemble à une montagne et deviendra quasiment impossible à surmonter si les filets de Jonathan Joubert tremblent. Il faudra alors marquer quatre buts et le match aller n’a pas laissé entrevoir ce scénario. Mais pour un 2-0 et des prolongations… «Évidemment que ce sera compliqué. Mais là, on a bien avalé la préparation. Physiquement, on est à 100 % et on reste sur une belle fin de match. Mais regardez le dernier Euro : il y a 15 exemples de matches où la plus petite équipe a battu la plus grosse!», rappelle Nakache.
«En face, il y a de très bons joueurs, ils vont même prendre le jeu en main, mais ce ne sont pas non plus tous des extraterrestres, considère Mélisse. Il ne faut pas qu’on se dise qu’il faut absolument marquer à telle minute. Il faudra avant tout être calme.» Le calme avant la tempête?
Matthieu Pécot