Anderlecht ? Le FC Bruges ? Le Standard de Liège ? Non, c’est bel et bien La Gantoise, l’équipe de Gand (Gent en néerlandais, à ne pas confondre avec Genk) qui représente la plat pays cette saison en Ligue des champions, la plus prestigieuse compétition continentale, et affrontera Lyon mercredi.
Pour la première fois de son histoire, vieille de 115 ans, le club a été sacré champion en mai dernier alors que Bruges et Anderlecht était donnés largement favoris à l’entame des play-offs, ce mini-championnat qui rassemble les six meilleures équipes de la saison dite régulière.
Ce système avait été mis en place il y a six ans à l’initiative d’Ivan De Witte, président de… La Gantoise, afin d’augmenter le nombre de chocs entre les ténors et ainsi gonfler le montant des droits TV. Le « Matricule 7 » (chaque club affilié à la fédération belge en a un) n’est pas un habitué des podiums. Et le palmarès du club est plutôt maigre: un seul championnat et trois coupes de Belgique seulement.
Retrouver La Gantoise en Ligue des champions tient donc du miracle surtout quand on sait qu’il y a 15 ans, le cercle flandrien était au bord de la faillite. Lorsqu’il reprend le club en 1999, Ivan De Witte découvre une dette de 23 millions d’euros, supérieure au budget annuel de l’entité.
« J’avais deux possibilités : soit quitter le club et le laisser aux autres, soit m’engager. J’ai décidé de m’engager pour tenter redresser la situation », confie cet homme d’affaires à succès dans le domaine des ressources humaines.
Référence à Buffalo Bill
Après le sauvetage financier, le « Petit Hercule gantois » (son surnom) s’est attaqué à la construction d’une superbe arène (la Ghelamco Arena inaugurée en 2013, 20.000 places) pour un coût total de 50 millions d’euros. Un message fort pour affirmer ses ambitions.
« Et un outil qui doit nous permettre de devenir champion dans les cinq ans », dit-il en 2014, moins d’un an avant le sacre. Et pour concrétiser ses objectifs sur le terrain, De Witte enrôle Hein Vanhaezebrouck, l’entraîneur qui monte en Belgique, et qui prône un jeu direct tourné vers l’offensive.
La sauce prend dès la première saison. Mais un titre, inattendu, ne se digère pas si facilement. La machine gantoise a des ratés en ce début de saison (onze points après sept rencontres). « Pour espérer inquiéter Lyon, nous devons retrouver le niveau qui était le nôtre l’an passé, concède Vanhaezebrouck. Ces derniers temps, nous perdons trop de duels et notre milieu de terrain est rarement maître de la situation ».
Peu inspirés depuis le début du championnat, les Buffalos (surnoms donnés aux Gantois faisant référence à Buffalo Bill qui s’était produit aux abords du stade de Gand avec sa troupe théâtrale en 1906) ont promis de rectifier le tir en C1.
AFP/M.R.