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BGL Ligue – Nabli ne fait pas le moine


(Photo : Archives LQ)

Le petit Mohamed Nabli joue en pointe à Mondorf. Un peu contre nature mais puisqu’il n’a pas fait vœu d’abstinence, il pèse de plus en plus dans les chiffres.

La liste des joueurs sous-cotés de DN est longue comme le bras et il suffit parfois d’un match pour sortir de l’ombre. Mohamed Nabli pourrait bien en faire l’expérience. Hormis ses coéquipiers, qui peut dire qu’il connaît bien Mohamed Nabli? Déjà, ce n’est pas Mohamed. C’est Mohamed Amine mais lui préfère le raccourcir en… Amine. Ses coéquipiers jurent qu’il adore «se frotter les mains avant d’entrer sur le terrain, mais que cela n’a rien à voir avec la religion». Raté : «Je récite un ou deux versets, mais c’est justement de la religion et je ne veux pas en parler parce que cela n’a rien à voir avec le football.» Et puis Nabli, après tout, c’est une très honnête carrière pour un garçon qui vient du petit club d’Hagondange. «Personne au Grand-Duché ne sait que j’ai joué six ans dans le club pro du CA Bizertin en Tunisie et que j’y ai joué la finale de la Coupe devant 60 000 spectateurs, ni même que j’ai joué en D4 italienne, à Forni.» Avant d’atterrir, grâce à Mondorf, dans une entreprise de livraison avec des horaires très denses de 7 à 18 heures. «Et pourtant, j’ai un BTS commerce international, une licence européenne en marketing et un master en stratégie des entreprises. Mais je ne parle qu’arabe, français et italien, et pas assez bien anglais.»

«Je ne finirai pas meilleur buteur»

Et pour finir, il y a ceux qui sont restés coincés à son époque du Swift et qui pensent qu’il n’est qu’un joueur de couloir offensif… Ceux-là se plantent. Du haut de son 1,72 m, il a dépanné, depuis son arrivée à Mondorf en tant qu’arrière latéral et, surtout, avant-centre. Souvent associé à quelqu’un. Meilleur buteur du club avec huit réalisations la saison dernière, il en est déjà à trois en six matches après son doublé de dimanche face à Rosport (3-2). Il aurait pu en revendiquer trois vu que tout le monde était prêt à lui accorder la paternité du 2-2. «Mais je suis honnête et je ne suis pas à un but près : je ne finirai pas meilleur buteur de DN quoi qu’il arrive.»

Récapitulons : Nabli est donc trilingue, croyant très discret, un peu fatigué, mais vaillant et surtout buteur. C’est nouveau. Au Swift, déjà, il dépannait de temps à autre en pointe. «Normal, il a une qualité de dribble et de vitesse», justifie Serge Wolf, son ancien coach hesperangeois qui se rappelle d’un joueur «attachant», d’un «gars de vestiaire» qui était resté pour assurer la remontée en 2013… mais qui marquait peu : dix buts en quarante matches sur deux saisons de DN.

Arno Bonvini, qui en a hérité à l’US Mondorf, en aura besoin, de son Nabli, à un rendement plus conséquent, «même s’il s’en fout pas mal de ses chiffres». Toujours en manque de véritable tueur devant, le coach mondorfois ne peut que constater que les arrivées des frères Valente et de Kuduzovic, autour de Nabli, l’aident à se procurer plus d’occasions. «Il a aussi trouvé la sérénité et possède plus de maturité», relance Wolf. «Je lui souhaite beaucoup de matches comme face à Rosport.»

Finie la cure d’austérité pour Nabli? «J’aimerais dépasser les douze buts. Le débat sur la taille, c’est ridicule. Messi, il est grand? Les grands gabarits devant, ça n’existe plus. Le foot, aujourd’hui, ça se joue vite et balle au pied.» Foi de Nabli.

J. M.

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