L’attaquant sénégalais Habib Diallo, qui en est à 9 buts depuis son doublé à Dijon, ne compte pas s’arrêter là : «J’espère marquer contre Tours et faire la fête après le match.»
À Dijon, le FC Metz a longtemps été privé du ballon. Pour un attaquant, cette situation n’est-elle pas difficile à gérer ?
Habib Diallo : Ce n’est pas évident. On ne touche pas beaucoup de ballons, mais il faut, malgré tout, resté très concentré. Tu sais que tu auras très peu d’occasions et qu’il ne faudra pas les manquer lorsqu’elles se présenteront. En première période, sur un centre d’Ivan (Balliu), j’en ai raté une car le ballon a sauté au moment de ma frappe. Mais je ne me suis pas découragé. Et ça a payé…
L’addition : un quatrième doublé depuis février! Honnêtement, vous attendiez-vous à être aussi performant ?
Après le match face au Havre (défaite 0-1 le 13 février), j’avais dit à M. Perrin (Olivier, le manager général de Génération Foot à Dakar où Habib Diallo a été formé) que j’allais marquer tant de buts cette saison. J’ai presque atteint mon objectif. Il n’en manque pas beaucoup.
Le déclic, c’est l’arrivée de Philippe Hinschberger ?
Le coach m’a redonné confiance. Jusqu’à février, je n’avais pas eu beaucoup de temps de jeu avec seulement deux titularisations : à Dijon en Coupe de la Ligue et contre Clermont en championnat (les deux fois, il avait été remplacé à la mi-temps). Alors, quand le coach m’a rappelé, j’ai tout fait pour rester dans le groupe. À la moindre erreur, j’étais susceptible de retourner avec l’équipe réserve. J’ai fait mon maximum pour que ça n’arrive pas.
Préférez-vous être seul en pointe où accompagné d’un deuxième attaquant ?
Tout seul, c’est plus difficile de garder le ballon et de gérer les déplacements. À deux, c’est plus facile.
Pourtant, jusqu’ici, lorsque vous avez été aligné avec Christian Bekamenga, vous n’avez jamais marqué dans le même match…
C’est vrai, c’est bizarre… D’ailleurs, à Bourg-en-Bresse (où Bekamenga avait ouvert le score), je voulais rester sur le terrain malgré une douleur au genou : je voulais absolument marquer. Vouloir marquer, c’est plus fort que moi. Mais j’espère qu’on parviendra enfin à marquer tous les deux dans la même rencontre…
Évoluer aux côtés de Christian Bekamenga, est-ce un plus ?
Oui, il a beaucoup plus d’expérience que moi. Il possède toutes les palettes de l’attaquant. Il me facilite les choses. J’apprends beaucoup à ses côtés, je m’inspire de lui comme des nombreux attaquants dont je regarde très souvent les vidéos. J’aime analyser les différents styles d’attaquants.
Quels sont les retours que vous avez du Sénégal ?
Je reçois énormément de coups de téléphone et de messages. Ma famille, ma mère évidemment, mais aussi mes frères, mes sœurs, mes cousins, mes cousines… De M. Perrin aussi, qui m’encourage beaucoup et m’incite à continuer à travailler. Diaf (NDLR : Diafra Sakho, son compatriote qui évolue à West Ham) m’appelle également tout le temps…
Recueilli par Jean-Sébastien Gallois (Le Républicain lorrain)