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L’ancien Levothyrox de retour en France, mais au compte-gouttes


(photo AFP)

Après les nombreuses plaintes provoquées par les effets secondaires de sa nouvelle formule, l’ancien Levothyrox a fait son retour lundi dans les pharmacies, mais le nombre de boîtes limité fait déjà craindre un risque de pénurie.

« Je n’ai même pas reçu une boîte de chaque dosage », constate Michel Duval, pharmacien à Rennes, au terme d’une journée que nombre de ses confrères appréhendaient : « Certains patients sont compréhensifs, beaucoup pas du tout parce qu’ils ont entendu à la radio, à la télé qu’il y en aurait dans toutes les pharmacies ». « C’est donné au compte-gouttes, on ne sait même pas s’il y en aura demain donc je ne peux rien leur promettre », déplore-t-il.

Sur les réseaux sociaux, d’autres pharmaciens se plaignaient d’un approvisionnement trop réduit et assuraient ne pas parvenir à joindre leurs grossistes, saturés de demandes. Importée d’Allemagne, l’ancienne formule de ce médicament pour la thyroïde est disponible depuis lundi sous le nom d’Euthyrox.

Durée et quantités limitées

Fabriqué par le laboratoire Merck, comme le Levothyrox, l’Euthyrox est disponible « pour une durée et des quantités limitées (130 000 boîtes de 100 comprimés en 8 dosages) » pour les 22 000 pharmacies de France, a souligné l’Agence du médicament ANSM. Selon l’Agence, les médecins ne doivent donc prescrire l’Euthyrox qu’en « dernier recours », aux patients qui se plaignent d’effets secondaires (crampes, maux de tête, vertiges, perte de cheveux) liés au nouveau Levothyrox.

Problème : « Nous avons des remontées qui montrent que ce n’est pas forcément ce qui se passe », a affirmé dans la journée le directeur général de l’ANSM, Dominique Martin. « Il faut réserver l’Euthyrox à ceux pour qui il n’y a pas d’alternative », insiste-t-il. « S’il était épuisé très rapidement, des gens qui en ont vraiment besoin ne l’auraient pas dans les jours qui viennent ». L’ANSM a fait parvenir lundi matin un document d’information aux professionnels de santé. Il stipule que les ordonnances doivent mentionner le nom « Euthyrox » et être postérieures au 14 septembre pour rendre possible la délivrance de ce médicament.

Les autorités de santé ont estimé à plus de 9 000 le nombre de signalements pour effets indésirables visant la nouvelle formule du Levothyrox, commercialisée depuis mars. Au total, trois millions de patients prennent du Levothyrox en France (premier marché mondial) pour soigner l’hypothyroïdie ou après une opération de cancer de la thyroïde.

Le Quotidien/AFP

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