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La pénalisation des clients de prostituées revient à l’Assemblée


Le texte prévoit la pénalisation des clients et la suppression du délit de racolage, institué en 2003, décrié par les associations sur le terrain. (photo AFP)

En France, la secrétaire d’Etat aux Droits des femmes, Pascale Boistard, a demandé vendredi que la proposition de loi visant à renforcer la lutte contre la prostitution soit mise en œuvre « rapidement » afin d’envoyer « un signal fort ».

Examiné en deuxième lecture vendredi par l’Assemblée, dix-huit mois après une première lecture, le texte prévoit la pénalisation des clients et la suppression du délit de racolage, institué en 2003, décrié par les associations sur le terrain.

La proposition de loi est le fruit d’un « travail transpartisan » et « de longue haleine », a souligné à l’ouverture de la séance Mme Boistard, pour qui « l’ensemble de ce travail doit aboutir rapidement ». Selon elle, « la législation française n’est plus efficace ». « La France a un rôle et une responsabilité ». « Soyons au rendez-vous de l’Histoire ! », a plaidé la secrétaire d’Etat.

« Ceux qui mettent en avant la liberté de disposer de son corps se trompent » et « sacrifier les droits, les vies de femmes et d’hommes pour le désir sexuel de quelques-uns, ce n’est pas la société que nous voulons », a martelé Mme Boistard, qui a dit s’être rendue sur le terrain et avoir constaté que « la réalité de la prostitution, c’est la violence ».

« Et pourtant, certains nous parlent encore d’un métier » ou « d’une prostitution acceptable », alors que « le taux de mortalité des prostituées est six fois plus élevé que celui du reste de la population », a-t-elle observé.

« Un signal fort »

Guy Geoffroy (Les Républicains, ex-UMP), président de la commission spéciale mise en place à l’Assemblée pour ce texte, a aussi appelé à faire un « énorme pas » avec cette loi. Il a fait référence au jugement attendu vendredi dans le procès du Carlton de Lille, qui a prouvé une fois de plus selon lui qu' »il n’y a pas de prostitué(e) heureux ou heureuse ».

Après avoir rappelé les « quatre piliers » de la proposition de loi – « renforcer la lutte contre la traite et le proxénétisme, accompagner les personnes prostituées, sensibiliser toute la société, et responsabiliser le client » -, Mme Boistard a noté que « certains prédisent que la loi sera contournée et peu efficace », jugeant qu' »il est vrai que la loi ne fera pas disparaître la prostitution du jour au lendemain ».

Mais « ce texte donnera un signal fort », a-t-elle assuré, rappelant les exemples étrangers, Suède et Norvège notamment, « attestant l’efficacité de ce dispositif » de pénalisation du client. Quant à la crainte « que la situation des prostituées s’aggrave » si elles sont poussées vers la clandestinité, la secrétaire d’Etat a répondu par la necessité de développer protection et accompagnement.

AFP

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