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La garde à vue de Reda Kriket prolongée de 24 heures


Des enquêteurs de la police scientifique accompagnent une opération de police, le 25 mars 2016 à Argenteuil. (Photo : AFP)

La garde à vue de Reda Kriket, principal suspect dans l’enquête sur un projet d’attentat déjoué en France, a été prolongée pour une dernière fois de 24 heures jusqu’à mercredi, une durée exceptionnelle, a annoncé mardi une source judiciaire.

Cette prolongation jusqu’à six jours de garde à vue, décidée par un juge spécialisé, ne peut intervenir qu’en cas de risque imminent d’une action terroriste ou pour des nécessités de coopération internationale. Un autre suspect, Anis B., a été arrêté dimanche à Rotterdam (Pays-Bas) et fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen des juges français, tandis que deux hommes, également soupçonnés de liens avec Reda Kriket, ont été inculpés en Belgique.

Selon une source policière, Anis B., Français de 32 ans, est soupçonné d’avoir été mandaté par l’organisation Etat islamique (EI) pour commettre un attentat en France avec Reda Kriket. Tous deux sont soupçonnés d’avoir séjourné en Syrie.

Reda Kriket a été arrêté jeudi à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), deux jours après les attentats de Bruxelles qui ont fait 35 morts et moins d’une semaine après l’arrestation dans la capitale belge de Salah Abdeslam, suspect clé des attentats de Paris qui ont fait 130 morts le 13 novembre. Cette affaire est distincte de l’enquête sur les attentats de Paris et Bruxelles, même si certains liens entre des protagonistes ont pu être établis.

Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve avait annoncé qu’un projet d’attentat «à un stade avancé» avait été déjoué, sans donner plus de précision. Dans un appartement à Argenteuil (Val-d’Oise), les policiers ont trouvé un véritable arsenal: cinq kalachnikovs, un fusil mitrailleur, sept armes de poing, des chargeurs, ainsi que des explosifs, dont du TATP, l’explosif artisanal prisé par les jihadistes de l’EI.

Reda Kriket ne répond plus aux questions des enquêteurs depuis lundi, ont indiqué une source policière et une source proche de l’enquête. En Belgique, deux hommes, Abderamane Ameroud et Rabah N., arrêtés vendredi à Bruxelles, ont été inculpés et placés en détention provisoire. Les enquêteurs étudient leurs liens avec Reda Kriket mais à ce stade les juges français n’ont pas délivré de mandat d’arrêt à leur encontre.

Abderamane Ameroud avait déjà été condamné à Paris en 2005 au procès d’un réseau accusé d’avoir apporté un soutien logistique au départ en Afghanistan des assassins du commandant Massoud, tué le 9 septembre 2011, deux jours avant les attentats contre le World Trade Center à New York. Quant à Reda Kriket, il avait été condamné en son absence en juillet 2015 en Belgique à 10 ans de prison au procès d’une filière jihadiste vers la Syrie. L’un des principaux prévenus, absent aussi, était le Belge Abdelhamid Abaaoud, l’un des organisateurs présumés des attentats parisiens.

Le Quotidien/AFP

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