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La France doit-elle revoir ses relations avec l’Arabie saoudite ?


« J’espère que le roi ne va pas signer » l’ordre d’exécution, a déclaré Mohammed al-Nimr, le père d’Ali. (photo AFP)

La menace d’exécution du jeune chiite Ali al-Nimr continue à susciter l’indignation des responsables politiques français, les voix se faisant de plus en plus nombreuses pour réclamer davantage de fermeté vis-à-vis de l’Arabie saoudite.

François Hollande a demandé mercredi à l’Arabie saoudite « de renoncer à l’exécution » du jeune homme de 21 ans, arrêté à 17 ans pour avoir manifesté contre les autorités. Manuel Valls a fait de même jeudi.

« On n’est pas assez ferme » vis-à-vis de l’Arabie saoudite, a estimé jeudi la députée européenne Rachida Dati, qualifiant de « barbarie » la menace de décapitation du jeune chiite. L’ancien ministre des Affaires européennes Bruno Le Maire (Les Républicains) avait donné le ton dès mercredi, demandant dans une question écrite à Laurent Fabius « de réexaminer nos relations avec l’Arabie saoudite ».

Les présidents des groupes Front de gauche à l’Assemblée et au Sénat, André Chassaigne et Eliane Assassi, ont eux aussi demandé à Laurent Fabius, dans une lettre commune, de « reconsidérer la nature des relations bilatérales entre notre pays et l’Arabie saoudite ». « Nous comptons sur une action déterminée, rapide du gouvernement et tout particulièrement de votre ministère, car chaque heure compte ».

« @fhollande ne peut pas défendre les droits de l’homme à Paris et tout oublier à Riyad! La France doit agir », a écrit jeudi dans un tweet le député-maire LR de Nice, Christian Estrosi.

« Je crois qu’il y a un moment donné où il va falloir que tout le monde prenne ses responsabilités et assume qu’effectivement il y a peut-être des pays avec lesquels nous ne sommes pas amis et nous ne pouvons pas continuer à faire du business », a déclaré sur Sud Radio Virginie Calmels (LR).

L’ancien ministre Jean-Pierre Chevènement a de son côté jugé que la voix de la France « devrait s’exprimer de manière plus forte », tout en soulignant que « l’Arabie saoudite est une puissance considérable (…) il faut en tenir compte ». « Il y a évidemment un certain malaise que je ressens à avoir comme allié privilégié dans la région l’Arabie saoudite qui en sera à sa 133e décapitation depuis le début de l’année », a-t-il déclaré.

« La communauté internationale devrait agir de tout son poids pour que cette vie humaine de jeune garçon soit préservée », a pour sa part affirmé le président du MoDem, François Bayrou. « La peine de mort, c’est une monstruosité », a également estimé l’ancien ministre socialiste Jack Lang. Mais le président de l’Institut du monde arabe s’est aussi « réjoui de la coopération intensifiée entre la France et l’Arabie saoudite, car c’est dans le mouvement, dans l’échange, dans les liens nouveaux que nous pouvons faire bouger le mentalités ».

AFP / S.A.

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