L’humoriste Guy Bedos, poursuivi pour avoir notamment traité l’eurodéputée (Les Républicains) Nadine Morano de « conne » lors d’un spectacle, a été relaxé lundi par le tribunal correctionnel de Nancy.
Le tribunal a estimé qu’il était resté dans « la loi du genre » en tant qu’humoriste, et qu’il n’avait « pas dépassé ses outrances habituelles », lorsqu’il avait copieusement insulté l’ex-ministre de Nicolas Sarkozy, en octobre 2013 devant 1 300 spectateurs à Toul (Meurthe-et-Moselle). « Nadine Morano a été élue ici à Toul ? Vous l’avez échappé belle ! On m’avait promis qu’elle serait là… Quelle conne ! » avait notamment lancé l’artiste sur scène, entre autres injures à l’intention de l’élue.
A l’audience, le 7 septembre, le procureur Pierre Kahn avait estimé que « la limite avait été franchie » lors de ce spectacle. Ces poursuites pour « injure publique » étaient passibles d’une amende maximale de 12 000 euros. Guy Bedos et Nadine Morano s’étaient croisés à l’audience, mais cette dernière avait refusé de serrer la main que lui tendait l’humoriste, en arguant qu’ils n’étaient « pas au théâtre ».
Guy Bedos avait récusé toute misogynie, tandis que l’élue l’accusait de lui vouer une « animosité personnelle ». Samedi dernier, dans dans l’émission « On n’est pas couché » sur France 2, Guy Bedos a renouvelé ses injures contre l’eurodéputée.
Celle-ci lui réclamait 15 000 euros de dommages et intérêts, qu’elle souhaitait verser à des associations de lutte contre les violences faites aux femmes. « Pas un mot, ni pour ni contre Nadine Morano. Elle est trop chère. J’aurai le jugement lundi, d’ici là, je me tais », a dans un premier temps répondu Guy Bedos à Laurent Ruquier, avant de s’emporter une nouvelle fois. « 15 000 euros quand même ! 15 000 euros ! ça ne va pas non ? Conne ! » a-t-il réitéré, en suscitant des rires dans le public.
AFP