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Incendie meurtrier à Paris : le suivi psychiatrique de la suspecte en question


Dans le cossu XVIe arrondissement de Paris où l'incendie a ravagé l'immeuble entier, les opérations de police et d'urgence ne sont toujours pas terminées. (illustration AFP)

Au lendemain de l’incendie d’un immeuble qui a fait dix morts à Paris, le profil psychiatrique de la principale suspecte, une habitante des lieux encore récemment internée, est au centre des interrogations, tandis que les opérations des pompiers se poursuivent.

Cette quadragénaire, interpellée « immédiatement » après l’incendie, l’un des plus meurtriers dans la capitale depuis près de 14 ans, avait été placée en garde à vue mardi matin, avant d’être conduite à l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police en fin de journée. Unique en France, cette structure, surnommée l’I3P, accueille des personnes présentant à la fois un « danger imminent pour la sureté des personnes » et « des troubles mentaux manifestes ».

Internée une dizaine de fois, elle venait fin janvier de sortir de l’hôpital psychiatrique de Saint-Anne à Paris, a indiqué une source proche de l’enquête. L’habitante avait été « arrêtée en état d’alcoolémie alors qu’elle tentait de mettre le feu à une voiture », d’après une source policière. En conflit récurrent avec son voisin pompier, elle s’était disputée avec lui dans la soirée et la police s’était déplacée pour un trouble de voisinage.

Ses antécédents judiciaires font apparaître trois procédures où elle a été mise en cause, sans jamais être condamnée. Deux furent classées sans suite en 2016, en raison d’un « état mental déficient », selon une source judiciaire, l’une pour un « vol précédé de dégradations » et l’autre pour des violences. Selon une autre source proche du dossier, les dégradations en question seraient liées à un départ de feu. Par ailleurs, en 2017, une autre procédure pour « violences conjugales » avait été classée sans suite car l’infraction était insuffisamment caractérisée.

Crainte d’une reprise de feu

Dans le cossu XVIe arrondissement de Paris où l’incendie a ravagé l’immeuble entier, les opérations de police et d’urgence ne sont toujours pas terminées. Une vingtaine de pompiers, encore sur place, maintiennent « un dispositif de surveillance », avec observation et rondes. « Il faut continuer les fouilles au 7e et 8e étage, s’assurer que le bilan ne puisse plus évoluer, s’en assurer à 100% », détaille le capitaine Guillaume Fresse, porte-parole des pompiers de Paris. « On n’est pas à l’abri d’une reprise de feu », ajoute-t-il, précisant que des opérations de déblayage sont en cours pour retirer « tout ce qui a été rongé par les flammes, des éléments qui ont brûlé, et qui sont encore chauds ».

La mairie de Paris a annoncé sur son site internet que des architectes de sécurité de la préfecture de police avaient « expertisé l’immeuble » et avaient conclu qu’il existait « un danger grave et imminent pour les occupants ». Un arrêté municipal a donc été pris, avec une interdiction d’occuper, notamment « la totalité du bâtiment arrière de l’immeuble », là où le feu s’est déclaré, ainsi que les sous-sols.

Le cordon de sécurité, installé à une trentaine de mètres du 17 bis, ne laissait passer mercredi matin que les riverains et les parents qui amenaient leurs enfants à l’école Notre-Dame des Oiseaux. Claudine habite juste à côté : « On se dit qu’on a eu de la chance », explique-t-elle, sac de voyage à la main. Elle décrit une nuit « vraiment horrible » : « Je suis allée chez une voisine. De chez elle, on voyait les flammes on entendait les cris… »

LQ/AFP

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