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Ils votent pour « faire barrage au FN » ou « donner une leçon »


illustration AFP

Partagés entre la volonté de « faire au barrage au FN » et celle de « donner une leçon aux politiques », les électeurs marseillais ou lillois votaient plus massivement qu’au premier tour en première partie de journée dimanche.

A midi, la participation au deuxième tour avait enregistré un sursaut par rapport au premier tour en Paca (23,10% contre 18,43%) et dans le Nord-Pas-de-Calais/Picardie (21,91% contre 19,16%). A Marseille, à l’ouverture du bureau de vote du Palais de la Bourse sur la célèbre Canebière, les rares électeurs insistaient sur la nécessité de « faire son devoir de citoyen », dans une région où le FN est arrivé en tête dimanche dernier.

« Moi, je vote dans l’intérêt de la famille et, je ne vais pas le cacher, pour faire barrage au FN », lance Issa Kouyate, Français d’origine sénégalaise, âgé de 59 ans. « Il y a un danger », souligne cet homme, « Marseillais depuis 40 ans ». « C’est une bombe à retardement », dit-il au sujet du parti de Marion Maréchal-Le Pen, qui a remporté 40,55% des suffrages au premier tour en Provence-Alpes-Côte d’Azur. « C’est un devoir d’aller voter », renchérit son ami Djoko, 53 ans : « Les régionales, ça compte dans la vie de tous les jours », juge-t-il, évoquant notamment les questions liées aux transports.

Certains espèrent au contraire donner une leçon aux politiques en votant pour le Front national. C’est le cas de Fabienne, une VRP de 60 ans. « J’ai été voter pour donner une leçon, j’ai choisi la blonde (Marion Maréchal-Le Pen) », confie-t-elle, même si elle ne se reconnaît pas dans l’intégralité du programme du FN. Quoi qu’il en soit, « ce ne sont que les régionales, ça ne va pas tournebouler tout le monde non plus » si la région passe à l’extrême droite.

Déçus, résignés ou engagés

Dans le Nord-Pas-de-Calais/Picardie, autre région convoitée par le FN, plusieurs électeurs vont voter le cœur lourd, digérant mal d’avoir été privés d’une liste de gauche. Les panneaux d’affichage postés devant l’école maternelle La Bruyère, à Lille-Sud, illustrent bien le dilemme posé aux électeurs de ce quartier populaire : le visage de Marine Le Pen est complètement recouvert d’un autocollant « toxique » avec une tête de mort, tandis que l’affiche de Xavier Bertrand a tout bonnement disparu.

« Si on prend l’un, ça n’ira pas, si on prend l’autre, ça n’ira pas non plus », résume Évelyne, petite blonde de 45 ans. Seule solution pour cette auxiliaire de vie, le vote blanc : « Voter pour Marine Le Pen est tentant, mais ça ne vaut sûrement pas le coup. Et avec Bertrand, on sait très bien que ça ne bougera pas », tranche-t-elle, amère. Mohamed, 35 ans, agent de nettoyage et père de trois petites filles, a tenu à exprimer sa voix citoyenne : « C’est un droit, il faut le préserver. » Sans enthousiasme, il a voté pour Xavier Bertrand, comme au premier tour. A la dernière présidentielle, « j’ai voté Hollande, mais il m’a beaucoup déçu. Maintenant, je vote à droite ».

Plusieurs électeurs manifestaient leur désir d’endiguer l’abstention. « On a toujours été voter. Ceux qui s’abstiennent, qu’ils aillent voir dans des pays où on n’a pas le droit de vote, comment ça se passe! », lance Charles, 86 ans, qui, comme son épouse Josette, 83 ans, sort d’une école élémentaire du 5e arrondissement de Marseille.

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