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Hyper Cacher : l’hommage de la France, un an après


Des plaques ont été dévoilées sur les lieux des attaques. (photo AFP)

La France a rendu hommage samedi à la policière municipale tuée il y a un an lors des attentats jihadistes de janvier 2015 par Amédy Coulibaly la veille de son attaque meurtrière contre l’Hyper Cacher où une cérémonie aura lieu dans la soirée.

Le président François Hollande a dévoilé à 11h au cours d’une brève cérémonie à Montrouge, en banlieue parisienne, une plaque « à la mémoire de Clarissa Jean-Philippe », « assassinée en ce lieu le 8 janvier 2015, victime du terrorisme, dans l’accomplissement de son devoir ».

Des plaques similaires avaient été dévoilées mardi à Paris en hommage aux victimes de Charlie Hebdo, au policier Ahmed Merabet et aux quatre Juifs tués dans l’Hyper Cacher. Les attentats de janvier 2015, qui ont fait basculer la France dans une nouvelle ère de menace jihadiste, avaient fait 17 morts en tout.

La policière municipale de 26 ans, originaire de Martinique, avait été tuée en pleine rue au lendemain de l’attaque jihadiste contre Charlie Hebdo, lorsqu’elle avait été appelée sur un banal accident de la circulation. Armé de kalachnikov, Amédy Coulibaly avait alors surgi et assassiné la jeune femme. Les enquêteurs se demandent s’il ne visait pas initialement une école juive située à proximité.

« En perdant la vie, elle a sans doute sauvé la vie de nombreux enfants », a d’ailleurs déclaré à Montrouge la ministre de l’Outre-Mer George Pau-Langevin.

Le lendemain, le 9 janvier, Coulibaly prenait en otages les clients et employés d’un supermarché casher à Paris, tuait quatre d’entre eux avant d’être abattu par la police. A peu près au même moment, les frères Kouachi, tueurs de Charlie Hebdo, étaient abattus lors d’un assaut du GIGN contre l’imprimerie de la région parisienne où ils s’étaient retranchés au troisième jour de leur fuite.

 

« En dépit d’un traumatisme durable, la vie a repris son cours. Avec le sentiment d’une fraternité retrouvée », estime avec le recul le grand rabbin de France, Haïm Korsia. Mais si la communauté juive s’est habituée à la présence, rassurante et impressionnante, de soldats devant plus de 700 synagogues, écoles juives, centres communautaires, l’inquiétude persiste et les doutes devant l’avenir se lisent notamment dans l’émigration vers Israël: la France a vécu en 2015 une deuxième année consécutive record, avec près de 7.900 départs.

« Je ne me sens plus en sécurité ici. En tant que juifs, nous sommes une cible privilégiée, dans un pays qui est lui-même une cible », analyse ainsi Noémie, survivante de l’Hyper Cacher.

AFP