Accueil | Actualités | Hommage national au policier tué dans l’attentat sur les Champs-Elysées

Hommage national au policier tué dans l’attentat sur les Champs-Elysées


Xavier Jugelé, 37 ans, a été tué jeudi de deux balles dans la tête. Une attaque revendiquée par Daech. (photo AFP)

François Hollande a rendu un hommage national mardi à Xavier Jugelé, tué lors de l’attentat sur les Champs-Elysées jeudi, et demandé aux « élus de demain » de donner aux forces de l’ordre les moyens « nécessaires » pour assurer la protection des Français.

L’hommage, dans la cour de la préfecture de police, s’est déroulé en présence de sa famille mais aussi notamment des deux candidats qualifiés pour le second tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, qui avaient répondu favorablement à l’invitation du chef de l’État sortant. « C’est parce qu’il était policier qu’il a été frappé, et c’est en policier qu’il est tombé », a déclaré François Hollande dans un discours d’environ une demi-heure. « Il est mort sur les Champs-Elysées quand son destin a croisé celui d’un fanatique haineux qui voulait tuer des policiers et perpétrer un carnage », a poursuivi le chef de l’État, appelant à soutenir policiers et gendarmes, qui « ont le droit à notre admiration face au danger ».

Le compagnon de Xavier Jugelé, qui a pris la parole en premier, a déclaré qu’ « il souffre sans haine », empruntant cette formule à Antoine Leiris dont la femme est morte lors de l’attentat du 13 novembre au Bataclan. « Vous deviez, comme si souvent, assurer la sécurité de cette belle avenue », les Champs-Élysées, a déclaré Étienne Cardiles. « C’est à cet instant, à cet endroit que le pire est arrivé pour toi et tes camarades (…) un de ces événements que chacun redoute et que tous espèrent qu’il n’arrivera jamais », a-t-il ajouté, évoquant les projets de vacances dont ils avaient discuté le matin de la mort de son compagnon. La voix parfois entrecoupée de sanglots, il a fini son discours en déclarant « Je t’aime. Restons tous dignes » et « veillons à la paix ».

Xavier Jugelé, 37 ans, a été tué jeudi de deux balles dans la tête par Karim Cheurfi, qui a blessé deux autres policiers, dont l’un grièvement, ainsi qu’une touriste Allemande, avant d’être abattu. Il était membre de la 32e compagnie de la Direction de l’ordre public et de la circulation de la préfecture de police de Paris. L’attaque a été presque aussitôt revendiquée par Daech, à l’origine de la plupart des attentats qui ont fait 239 morts depuis 2015 en France.

Plus de moyens pour les forces de l’ordre

Il a été élevé à titre posthume au rang de capitaine et fait chevalier de la Légion d’honneur. Les deux gardiens de la paix blessés ont été nommés chevaliers de l’ordre national du Mérite.

François Hollande a aussi appelé ceux « qui auront à décider pour demain » d’accorder « les ressources budgétaires nécessaires pour recruter les personnels indispensables à la protection de nos concitoyens ». Il a aussi plaidé pour « de la constance, de la persévérance, de la cohérence dans l’effort, plutôt que des surenchères et des ruptures ». Le président de la République avait, avant la cérémonie, fait la revue des troupes avec à ses côtés le Premier ministre Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur Matthias Fekl. L’ancien président Nicolas Sarkozy, les anciens Premiers ministres Manuel Valls, Jean-Marc Ayrault et Jean-Pierre Raffarin ont assisté à la cérémonie au premier rang, ainsi que les présidents de l’Assemblée et du Sénat, Claude Bartolone et Gérard Larcher, ou la maire de Paris Anne Hidalgo.

Les cloches de Notre-Dame ont retenti peu avant le début de la cérémonie, alors qu’une foule était réunie sur le parvis face au palais de Justice, où était installé un écran géant. D’importantes mesures de sécurité avaient été mises en place sur toute l’île de la Cité, et des cars de police bloquaient l’accès menant à la préfecture de police. Une minute de silence a aussi été observée dans les commissariats.

Le Quotidien/AFP