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Hayange : 1,6 kg d’héroïne dans la voiture, la conductrice en prison


La prévenue a été jugée dès lundi 26 août, en comparution immédiate, par le tribunal correctionnel de Thionville. À la barre, elle a maintenu qu’elle ignorait la présence de la drogue dans la voiture. (photo RL /Frédéric Lecocq)

Une jeune femme de 21 ans a été contrôlée sur l’autoroute la nuit du 21 août à Hayange, en rentrant de Rotterdam. Les douanes ont saisi 1,6 kg d’héroïne caché derrière la plaque d’immatriculation de la voiture. Malgré un casier vierge, la conductrice est partie en prison.

Elle a les yeux rougis, les bras serrés, la queue-de-cheval desserrée. La jeune femme de 21 ans arrive dans le box des prévenus en larmes lundi après-midi, face au tribunal de Thionville. Elle a été interpellée quelques jours plus tôt sur l’autoroute, au niveau de Hayange. Les douaniers ont contrôlé son véhicule vers minuit. Ils ont trouvé 1,6 kg d’héroïne caché derrière la plaque immatriculation de l’Opel Astra.

La conductrice, originaire de Haute-Saône, rentrait d’un passage éclair aux Pays-Bas. Elle raconte qu’elle ignorait les raisons du trajet. Elle se serait contentée de grimper dans une voiture garée devant chez elle. La clef était planquée sous une roue. Puis elle aurait fait un aller-retour à Rotterdam moyennant une somme d’argent pour «payer ses études». Elle aurait suivi les instructions d’un type rencontré en boîte de nuit. «Il m’a dit qu’il n’y avait rien d’illégal», assure-t-elle.

52 000 euros à la revente

«Je ne crois pas à cette histoire», tranche la vice-procureure de Thionville, Régine Gudefin. «Cette histoire, on aurait tous pu l’écrire.» La magistrate dénonce des explications trop floues, invoque de mauvaises rencontres, rapporte des fréquentations douteuses. Elle rappelle que la jeune fille a fait un trajet de repérage avant celui-ci. Elle signale aussi que la voiture arrêtée avait été louée en Suisse et que la prévenue avait le profil parfait pour se laisser embarquer : étudiante, bouille pouponne, compte en banque nickel et casier vierge.

«Tout cela était organisé», assène la vice-procureure. Elle insiste surtout sur le fait que les dealers ne confient pas 1,6 kg et des dizaines de milliers d’euros s’ils n’ont pas confiance. L’agent des douanes, présente à l’audience, confirme. «Vu la somme confiée, il est peu probable qu’elle soit novice.» La quantité de drogue saisie se revend en moyenne 52 000 euros sur le marché, d’après l’Observatoire des drogues et des toxicomanies (OFDT).

En larmes

«Ma cliente a été aveuglée par l’argent», répond l’avocat de la jeune fille, Me Michel. Il considère toutefois qu’il n’y a pas les preuves nécessaires pour la condamner. «À défaut, il fallait ouvrir une information judiciaire, mener une enquête fouillée», s’énerve-t-il. «On ne peut pas affirmer qu’elle savait qu’il y avait de la drogue dans la voiture.» L’avocat plaide la relaxe.

Mais le tribunal est visiblement convaincu du contraire. La jeune fille a quitté la salle d’audience comme elle est arrivée. En larmes, sous son escorte pénitentiaire qui lui a fait regagner sa cellule après le procès. Elle écope de 18 mois de prison dont 9 mois avec sursis. Et d’une amende douanière de 23 000 euros.

F. T. (Le Républicain lorrain)

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