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Grève des éboueurs : Paris sous les ordures


Les poubelles s'entassent dans Paris et font fuir les touristes des terrasses. (Photo AFP)

« Venez demain, vous verrez, ça sera infesté de rats ! », prédit Laurent, gérant d’un magasin de vêtements dans le centre de Paris. Les éboueurs sont en grève depuis une semaine et, à deux jours de l’Euro, les poubelles pleines à ras bord font fuir les touristes des terrasses.

« Le client, il est en face des poubelles, forcément, ça coupe l’appétit… », se lamente Zahier, serveur au Petit Cluny, dans le Quartier latin. « Ce matin, j’ai même vu des touristes qui prenaient des photos, c’est consternant ». Rue de la Harpe, des montagnes de détritus dégorgent sur les trottoirs en face des nombreux restaurants et bars. Au croisement avec le boulevard Saint-Germain, un motocycliste s’approche à vive allure d’un camion benne et jette son sac poubelle sous le regard médusé d’éboueurs non-grévistes, debout sur le marche-pied.

Romain, serveur au Café Latin, observe la scène en fumant : « L’an passé, en septembre je crois, c’était bien pire. La porte cochère, là ? Ça montait jusqu’en haut, on la voyait même plus ! »

Rue Saint-André des Arts, où se situe Le Procope, l’un des plus anciens cafés-restaurants de la capitale, l’entrée est encombrée d’ordures. A deux pas, Josué, serveur depuis 10 ans à La Jacobine, se désole : « On a reçu une amende parce que les poubelles n’étaient pas ramassées mais il y a grève, c’est pas de notre faute ! » Près de la station de métro Odéon, un homme d’un certain âge se presse jusqu’à un camion benne, tirant péniblement sa poubelle derrière lui. Remerciant les éboueurs, il leur conseille d’aller ensuite déverser les poubelles devant l’Élysée : « ça leur fera les pieds ! »

Déplorant les « actes de blocage », la maire de Paris a souligné mercredi qu’en « période de décrue progressive de la Seine, la collecte des déchets est un enjeu sanitaire particulièrement important ». « Les poubelles s’accumulent dans certains arrondissements. Je pense aux Ve et VIe arrondissements (centre chic de Paris) qui sont en train de crouler, où cela fait 24 heures qu’il n’y a pas eu de ramassage », a déploré Anne Hidalgo.

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