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François Hollande se rend en Irak en chef de guerre


François Hollande au plus près des opérations anti-jihadistes en Irak. (photo AFP)

Le président français François Hollande, en déplacement lundi à Bagdad, a insisté sur la nécessité de lutter en Irak contre Daech pour « prévenir des actes terroristes » en France en 2017, « année de victoire contre le terrorisme ».

Il reste à ce jour le seul dirigeant majeur de la coalition internationale anti-jihadiste, dirigée par les États-Unis, à s’être rendu dans ce pays depuis le lancement de cette coalition il y a deux ans et demi. A Bagdad, face à des instructeurs militaires français qui forment les troupes d’élite du contre-terrorisme irakien, François Hollande a prédit que l’année 2017 serait une « année de victoire contre le terrorisme ».

« Agir contre le terrorisme ici en Irak, c’est aussi prévenir des actes terroristes sur notre propre sol », a-t-il insisté. Mais, a poursuivi François Hollande, la « victoire » n’est rien sans la « reconstruction » de l’Irak, dont les forces armées sont engagées dans une lutte périlleuse pour tenter de reprendre les territoires conquis par les jihadistes en 2014. La reconstruction de ce pays meurtri où des centaines de milliers de civils ont été déplacés créera « autant de conditions supplémentaires pour éviter des attaques supplémentaires sur notre territoire », selon le président.

La France est le deuxième contributeur de la coalition internationale derrière les États-Unis. Depuis son engagement en septembre 2014, elle a effectué plus de 1 000 frappes et détruit environ 1 700 objectifs en Irak ou en Syrie. Outre les 14 avions de chasse Rafale basés en Jordanie et aux Émirats arabes unis, environ 500 soldats français assurent des missions de conseil, de formation et d’appui d’artillerie en Irak aux forces engagées pour reprendre aux jihadistes la ville de Mossoul. Ils ne participent toutefois pas directement aux combats au sol.

Trois mois pour « éliminer l’EI »

Lancée le 17 octobre, l’offensive pour reprendre à Daech son fief de Mossoul, mobilise à l’heure actuelle le gros des troupes irakiennes engagées dans la lutte contre. Épaulées par les frappes aériennes de la coalition, elles font face à une forte résistance des jihadistes. Les combats dans la ville sont par ailleurs compliqués par la présence de civils. Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi, que François Hollande doit rencontrer au cours de sa visite, a jugé la semaine dernière que « trois mois » étaient encore nécessaires pour « éliminer l’EI ».

Après Bagdad, le président français doit se rendre à Erbil au Kurdistan irakien, où sont stationnées les forces spéciales françaises qui conseillent les peshmergas kurdes engagés dans la bataille de Mossoul. Le président, qui a engagé les armées françaises dans la lutte antiterroriste depuis 2012, poursuit avec cette visite un quinquennat inédit de « chef de guerre » au plus près des opérations.

A Bagdad, il doit s’entretenir avec les trois composantes du pouvoir irakien : le président kurde de la République Fouad Massoum, le Premier ministre chiite Haider al-Abadi et le président sunnite du Parlement Salim Al-Joubouri.

Le Quotidien/AFP