Le tribunal correctionnel de Lille a mis vendredi son jugement en délibéré au 12 juin à 11h dans le procès pour proxénétisme dit du Carlton, qui aura duré trois semaines, et lors duquel le parquet a requis la relaxe pour Dominique Strauss-Kahn, le plus connu des 14 prévenus.
Lors de la dernière prise de parole qui lui était accordée, Dominique Strauss-Kahn a fait part de son « sentiment d’être écouté ». (Photos : AFP)
« Durant ces audiences, c’est la première fois dans la procédure que j’ai pu m’exprimer et que j’ai eu le sentiment d’être écouté. Je vous en remercie », a déclaré sobrement l’ancien patron du Fonds monétaire international (FMI), lors de la dernière prise de parole qui lui était accordée.
Le procès s’était ouvert le 2 février. Les débats et confrontations ont duré deux semaines, tandis que la troisième et dernière semaine a été consacrée aux plaidoiries d’avocats et aux réquisitions. Le président Bernard Lemaire, qui avait demandé en début de procès de s’attacher au droit, et pas à la morale, a remercié l’ensemble des intervenants pour « le climat serein » qui a présidé.
Mardi, le procureur Frédéric Fèvre avait requis la relaxe « pure et simple » pour l’ancien directeur général du FMI. Dominique Strauss-Kahn a toujours nié être l’instigateur des soirées libertines et avoir été au courant de la profession des prostituées qui y participaient.
Au total, treize prévenus ont répondu du chef de proxénétisme aggravé en réunion, pour lequel ils risquent en théorie jusqu’à 10 ans de prison et 1,5 million d’euros d’amende. Un quatorzième était uniquement poursuivi pour complicité d’escroquerie.
Dès lundi, la quasi-totalité des parties civiles avaient renoncé à obtenir des dédommagements auprès de DSK. Depuis mercredi, les avocats de la défense se sont succédé à la barre, mettant en pièce une instruction qu’ils estiment orientée et à charge, basée sur des témoignages, des impressions, des présomptions, voire du moralisme, plus que sur des faits établis.
Ils se sont également attachés à démontrer que les prévenus qu’ils défendent n’étaient en rien des proxénètes, mais de simples clients, ce qui n’est pas répréhensible selon la loi française.
AFP
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