Le procureur de la République de Brest Eric Mathais a annoncé jeudi l’ouverture d’une enquête préliminaire dans l’affaire immobilière impliquant le ministre de la Cohésion des territoires Richard Ferrand.
« Après analyse des éléments complémentaires (…), j’ai décidé de saisir ce jour la direction interrégionale de la police judiciaire de Rennes d’une enquête préliminaire », indique Eric Mathais dans un communiqué, au lendemain de l’annonce du dépôt d’une plainte contre X dans cette affaire auprès du parquet de Brest par l’association anticorruption Anticor. « Cette enquête aura pour but de recueillir tout élément permettant une analyse complète des faits et de rechercher si ceux-ci sont susceptibles ou non de constituer une infraction pénale en matière de manquements au devoir de probité et aux règles spécifiques du code de la mutualité », ajoute le procureur de Brest. Ce dernier avait estimé le 26 mai, deux jours après la révélation de l’affaire dans les médias, que les faits ne constituaient pas une infraction et ne permettaient pas d’ouvrir une enquête.
La plainte déposée mercredi par l’association Anticor, sur le fondement du délit d’abus de confiance, vise « Richard Ferrand, mais également les membres du conseil d’administration des Mutuelles de Bretagne (qu’il dirigeait) ainsi que la bénéficiaire de l’opération, à savoir la compagne de M. Ferrand », Sandrine Doucen, avait détaillé mercredi Jean-Christophe Picard, président d’Anticor.
Le ministre, un ex-socialiste rallié de la première heure à Emmanuel Macron, est confronté à une polémique et à des appels à la démission depuis des révélations notamment sur une location immobilière des Mutuelles de Bretagne impliquant sa compagne. Au moment où le gouvernement planche sur une loi sur la moralisation de la vie politique, Richard Ferrand, toujours soutenu par l’exécutif, a vigoureusement démenti toute irrégularité et a exclu de démissionner. « Tout ce que j’ai fait dans ma vie professionnelle est légal, public, transparent, validé par un conseil d’administration qui a d’ailleurs exprimé son soutien », a-t-il déclaré mercredi.
Le président de la République Emmanuel Macron a tenu en Conseil des ministres à « appeler à la solidarité, la responsabilité », a rapporté mercredi le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner. « La presse doit faire son travail de questionnement, de révélation de la vérité, ensuite il y a une justice indépendante en France, qui fait son travail, il ne faut confondre aucun de ces rôles », a plus tard déclaré le chef de l’État.
Le Quotidien/AFP