Des proches de l’ancien président de droite Nicolas Sarkozy ont demandé lundi à François Fillon, candidat à l’élection présidentielle française empêtré dans une affaire d’emplois présumés fictifs, de se choisir « un successeur ».
« La ligne politique de Fillon est la bonne mais ce dernier ne pouvant plus assurer l’unité de la famille politique de la droite et du centre, nous lui demandons de prendre ses responsabilités et de se choisir lui-même un successeur », ont expliqué des proches de Nicolas Sarkozy à l’issue d’une réunion avec l’ancien chef d’Etat.
Plus tôt dans la journée, l’ex-Premier ministre Alain Juppé, pressé par une partie de son camp de suppléer François Fillon, a annoncé qu’il renonçait à être candidat. « Sarkozy a également exclu très clairement d’être candidat lui-même », a précisé l’une des sources.
« La position de Sarkozy est très claire: on ne plante pas de poignard dans le dos de Fillon, on veut l’unité de la famille politique de la droite et du centre, nous souhaitons que ce soit le projet de Fillon qui reste notre projet », a indiqué une autre de ces sources.
Après la primaire de droite en novembre, M. Fillon, 63 ans, était donné favori pour succéder en mai au président socialiste François Hollande mais le scandale déclenché par les salaires perçus par son épouse Penelope et deux de ses enfants avec des contrats d’assistants parlementaires a précipité sa chute dans les sondages.
Après plusieurs semaines d’enquête, il est convoqué par les juges le 15 mars en vue d’une probable inculpation.
Cherchant une légitimité auprès des électeurs face à ce qu’il dénonce un « complot », le candidat a réuni dimanche des dizaines de milliers de partisans à Paris. Il reste farouchement décidé à se maintenir, convaincu que son projet « est le seul qui puisse permettre le redressement national ».
Mais plus de 300 élus de droite et du centre lui ont retiré leur soutien, alarmés par sa chute dans l’opinion : selon de récents sondages, François Fillon est donné éliminé au premier tour le 23 avril, en troisième position derrière la chef d’extrême droite Marine Le Pen et Emmanuel Macron, ex-ministre du gouvernement socialiste repositionné au centre.
Le Quotidien / AFP