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Forte chute des ventes de cigarettes en France


(illustration AFP)

Les ventes de cigarettes en France ont reculé de 9,32% en volume en 2018, selon un premier bilan établi par le fournisseur Logista France, sous l’effet d’une hausse des prix en mars et, plus largement, de la politique publique anti-tabac.

Au cours de l’année, 40,23 milliards de cigarettes ont été livrées aux buralistes dans l’Hexagone, contre 44,36 milliards en 2017, selon des chiffres de Logista, fournisseur de la quasi-totalité des points de vente. En 2017, les ventes de cigarettes s’étaient effritées de 1,48% en volume après un recul de 1,2% en 2016 et une hausse de 1% en 2015 (la première depuis 2009).

Le tabac à rouler, apprécié des jeunes, a lui enregistré en 2018 un recul de 9,40% après une diminution de 5,66% l’année précédente. Globalement sur l’année passée, les livraisons de tabac (cigarettes, tabac à rouler, cigares et tabac à mâcher) sont en baisse de 9,15%.

« C’est une politique de santé publique qui marche, cela va faire des milliers de vies sauvées, c’est important », s’est félicité Bertrand Dautzenberg, pneumologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Selon lui, cette baisse des ventes de cigarettes résulte clairement de la hausse d’un euro du prix du paquet appliquée le 1er mars 2018. Celle-ci a « motivé beaucoup de gens à arrêter de fumer : le prix est redevenu un facteur d’arrêt du tabac, car fumer un paquet par jour coûte maintenant 240 euros par mois », a-t-il fait valoir.

Succès des traitements de sevrage

Pour réduire la consommation de tabac, le gouvernement a prévu des augmentations successives pour atteindre d’ici à novembre 2020 un prix de 10 euros le paquet de 20 cigarettes. L’effet de cette hausse a été « boosté », a développé le Professeur Dautzenberg, par « les autres mesures du programme national de lutte contre le tabac, comme le paquet neutre, qui joue beaucoup sur les jeunes » en retirant à la cigarette son côté « glamour ».

Alors que le Mois sans tabac encourage les fumeurs au sevrage, le remboursement des substituts nicotiniques (gommes à mâcher, patchs, pastilles) a eu un « effet massif », a assuré le tabacologue. Les prescriptions de ces traitements ont bondi de 75% entre mars et septembre, selon l’Assurance maladie.

Selon le Professeur Dautzenberg, les ventes de contrebande ne représentent, elles, que « 4 à 5% de la consommation » en France, où 80% du prix du tabac est constitué de taxes. Seuls 8,74% reviennent aux buralistes et le solde aux fabricants.

LQ/AFP