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Florian Bohnert : «Je ne pensais pas que c’était fou à ce point-là»


L'international luxembourgeois joue ce samedi le derby de la Ruhr entre Dortmund et Schalke en Regionalliga. (photo archives Editpress)

Dortmund – Schalke 04, ce samedi, c’est le derby de la Ruhr! Pas en Bundesliga mais en Regionalliga et avec l’international luxembourgeois Florian Bohnert sur la pelouse. L’occasion de faire le bilan avec un garçon qui, à 19 ans (depuis le 9 novembre), est au Luxembourg une des grandes révélations de l’année.

Le Quotidien : Ce samedi, avec la réserve de Schalke 04, vous terminez la phase aller avec un fameux rendez-vous…

Florian Bohnert  : Oui, c’est le derby à Dortmund. Forcément, c’est spécial. La rivalité est énorme entre ces deux clubs, qu’on évolue en U17, avec les U23 (comme moi) ou l’équipe première. On l’a clairement ressenti toute cette semaine.

Comment cela s’est marqué?

Il y avait le double de spectateurs présents aux entraînements! Les gens étaient plus présents que jamais. Et la motivation est à son summum dans le groupe. C’est le match de l’année! Je savais que c’était une rencontre spéciale, mais je ne pensais pas que c’était fou à ce point-là!

On attend combien de personnes au stade?

Le souci pour nous, c’est que nous jouons à 14  h  30 alors que l’équipe première évoluera quasiment à la même heure. Du coup, on ne devrait pas être tellement encouragés. Mais j’ai entendu dire qu’il pourrait y avoir entre 5  000 et 6  000 fans du Borussia (NDLR  : dont l’équipe A était vendredi soir en déplacement à Hoffenheim).

Si Dortmund joue les premiers rôles en se trouvant dans le trio de tête, Schalke, lui, pointe à un peu envieuse 14 e place, juste devant le barragiste et les trois relégables…

Oui, nous sommes mal placés. Il faut dire qu’on a livré un mauvais début de saison. Nos entraîneurs ne sont d’ailleurs pas très contents. Mais ils savent que la majorité des joueurs viennent des U19 et que forcément, ils ont besoin d’un temps d’adaptation. On a presque tous 18, 19 ou 20  ans. D’après ce que j’ai compris, ce n’est pas propre à cette saison. De telles entames de championnat arrivent souvent. Et à chaque fois, l’équipe fait mieux durant la deuxième moitié de saison…

On vous a fait sentir qu’il fallait mieux faire?

Oui, clairement. Heureusement, on possède encore une petite avance de quatre points sur le barragiste…
Mais un manager a été nommé pour s’occuper de notre équipe, ce qui n’avait jamais eu lieu. Histoire de mieux la gérer.
Il s’agit de l’ancien international allemand Gérald Asamoah.

Vous avez déjà eu un entretien avec lui?

Non. Pour l’heure, il parle surtout avec les (cinq) éléments à qui on a demandé de se trouver un autre club. On était une trentaine au départ, c’est beaucoup. Et il y a cinq joueurs (dont deux internationaux espoirs allemands) avec des contrats pros qui s’entraînent avec les A et jouent avec nous.

Mais on vous a dit qu’on est contents de vous?

Oui, on m’a déjà parlé trois ou quatre fois, des débriefings où on vous signale les petites choses que vous devez encore améliorer. Ils sont contents de moi. D’ailleurs, je participe à toutes les rencontres (NDLR  : le plus souvent dans la peau d’un titulaire). Et à titre personnel, je suis moi-même satisfait de ma première demi-saison ici.

Et comment voyez-vous votre avenir?

Déjà, j’ai un contrat de deux ans à Schalke. Évidemment, il y a toujours dans un coin de la tête, l’espoir de pouvoir évoluer avec l’équipe première des Königsblauen. Mais il faut rester réaliste. Il est difficile de franchir le palier qui existe entre les U23 et les A. Mon objectif est donc d’avoir un maximum de temps de jeu. Et en fonction de ça, on verra ce que je peux faire. M’installer dans une formation de 2 e  Bundesliga me semble toujours être un but qu’il m’est possible d’atteindre. Et j’essaie de m’y accrocher. Cela passe par de bonnes prestations.

2016 touche tout doucement à sa fin. Ce fut une magnifique année pour vous. Tout a été très vite avec une première sélection chez les A face au Nigéria en mai puis votre passage à Schalke avant votre premier but avec les Roud Léiwen en Bulgarie et des prestations réussies contre la Suède et les Pays-Bas…

C’est vrai, mais ce fut aussi des moments difficiles. Surtout durant l’été… J’avais livré une énorme saison avec Sarrebruck et le club avait dit que j’aurais droit à un contrat. Et puis, fin juin, ils ont changé d’avis, à cause de la limitation liée aux joueurs étrangers alignables en Regionalliga. C’était très tard pour trouver un autre club. Tout le monde avait déjà repris les entraînements. Cela m’a plongé dans le doute. Je ne savais même plus si j’allais continuer le foot… J’ai aussi pensé à revenir au Luxembourg et me concentrer un an sur mes études avant de repartir. Et puis, j’ai changé d’agent et cela m’a ouvert certaines nouvelles portes. C’est comme ça que je suis arrivé à Schalke.

Julien Carette