Politique de recrutement, identité, formation : à l’issue d’une intersaison particulièrement animée, le président, Bernard Serin, revient sur le mercato lorrain.
Quatre arrivées dans les dernières heures du mercato, lundi : était-ce précipité?
Bernard Serin : C’est toujours préparé. Deux événements se sont passés ces derniers jours : la blessure de Doukouré, absent six mois, d’où l’arrivée de Mandjeck. Il y a aussi eu le transfert de Bussmann en Bundesliga, d’où la venue de Tiago Gomes, un joueur d’expérience. Dans les couloirs offensifs, nous avions Ngbakoto et deux très jeunes joueurs, Kaprof et Gbaklé, Lejeune étant repositionné dans le cœur du jeu. Il fallait un élément d’expérience : Candeias appartient à un grand club (Benfica Lisbonne). Nous avions également constaté un déficit d’efficacité de nos attaquants axiaux et nous avons recruté quelqu’un qui a des références, Mayuka.
Il y avait tant de manques que ça?
On veut doubler tous les postes. Maintenant, il y a un peu d’encombrement en attaque, au niveau des milieux offensifs aussi. Cela va donner du travail au coach : il devra faire des choix, les expliquer, maintenir l’effectif sous pression pour atteindre l’objectif de la remontée en Ligue 1. Nous venons de descendre, nous avons le deuxième budget de Ligue 2, nous avons un effectif de qualité pour remplir la mission.
Certains joueurs n’ont pas trouvé preneur (Carrasso, Krivets, Sassi)…
À partir du moment où ils restent, à nous des les remettre en selle. C’est dans l’intérêt de tout le monde.
Globalement, quel bilan dressez-vous de ce mercato estival?
Il est très bon. Il est parti d’un choix : j’ai souhaité que le club adopte un projet de jeu basé sur la possession du ballon. Pour cela, il faut les joueurs adaptés. Cela prend du temps, nous construisons sur le long terme. Cette philosophie doit aussi s’appliquer au centre de formation à Seraing, à Dakar.
Avez-vous reçu des propositions concernant Yeni Ngbakoto?
Non, il n’y en a pas eu de ferme, seulement quelques bribes de discussions. C’est un joueur important dans notre projet. Aujourd’hui, finalement, ils sont peu nombreux à incarner la formation du club. Dans nos années noires, en National et en Ligue 2, nous avons été dépouillés de nos meilleurs jeunes par les grands clubs : Vion, Cornet, Kemen, Bnou Marzouk… Cette razzia est préjudiciable aujourd’hui. C’est pourquoi nous avons recruté des jeunes capables de s’imposer et d’acquérir de la valeur économique, comme Gbaklé ou Sakhi.
En orientant votre recrutement vers l’extérieur, craignez-vous une perte d’indentité du club?
Non, pas du tout. Les joueurs sont capables d’incarner les valeurs du club, comme Palomino. Aujourd’hui, pour les supporters, c’est un Messin du centre-ville. La façon dont se bat Kaprof, peut-être un peu trop même (sourire), on sent que c’est un Messin. Il n’y a aucun doute sur les garçons qui ont été recrutés.
Les jeunes du centre de formation doivent-ils se résoudre à aller à Seraing avant d’intégrer l’effectif professionnel du FC Metz?
C’est une bonne transition. Comme me l’a dit Didillon : on apprend à préparer un match professionnel. La pression à Antwerp, quand il y a douze mille spectateurs, cela n’a rien à voir avec un match de CFA dans un stade champêtre.
Recueilli par Maxime Rodhain (Le Républicain lorrain)