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Explosion à la centrale nucléaire de Flamanville, 5 personnes intoxiquées


La centrale nucléaire de Flamanville, dans la Manche. (photo AFP)

Une « explosion » s’est produite jeudi dans une zone non nucléaire de la centrale de Flamanville (Manche), un incident vite maîtrisé, qui n’a pas fait de blessé grave, mais qui relance le débat sur la sécurité des installations nucléaires françaises.

En conséquence, la production du réacteur 1 a été arrêtée, selon la préfecture de la Manche et EDF. La centrale de Flamanville compte deux réacteurs habituellement en fonctionnement et un troisième en cours de construction, le fameux EPR, réacteur nucléaire de troisième génération. Cet « incident technique significatif » n’est « pas un accident nucléaire », selon la préfecture.

« Cinq personnes ont été légèrement incommodées par des dégagements de fumée. Elles sont indemnes », a déclaré le préfet de la Manche, Jacques Witkowski, soulignant « l’absence de tout risque nucléaire ». « Un ventilateur a explosé. C’est un problème mécanique. Il s’est mis à surchauffer et cela a provoqué un dégagement de fumée et un incendie », a-t-il précisé.

D’après EDF, il y a eu « une détonation » mais « en aucun cas une explosion ». L’incident a été détecté à 9h40, selon EDF, et s’est terminé avant midi, selon la préfecture. « Tout est fini. Tous les services de secours sont en train de repartir », a déclaré M. Witkowski peu avant midi. « Il n’y a pas eu de conséquence pour la sûreté des installations ni l’environnement », a insisté EDF.

Deux récents incendies à Cattenom

« Avec les deux récents incendies qui ont eu lieu à la centrale de Cattenom, en Moselle, il s’agit du troisième incendie sur une installation nucléaire en dix jours », a dénoncé Greenpeace. « L’ASN a elle-même déclaré que l’état de la sûreté nucléaire est préoccupant » en France, rappelle dans un communiqué l’ONG, qui prône la sortie du nucléaire. « Tout cela s’inscrit dans un contexte de dégradation grave des réacteurs français, dont plus de la moitié sont touchés par une centaine d’anomalies graves », conclut Greenpeace.

Sept autres réacteurs d’EDF -sur un total de 58- sont arrêtés actuellement, d’après le site du gestionnaire du réseau électrique à haute tension RTE. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) « est informée » de la situation à Flamanville, a seulement indiqué une porte-parole de l’organisme.

Le Quotidien / AFP

Des précédents

La centrale de Flamanville est souvent sous les projecteurs des médias en raison des déboires de son réacteur EPR en construction depuis 2007 et dont le coût a plus que triplé depuis. Mais les deux autres réacteurs en fonctionnement dans cette centrale ont aussi connu des problèmes techniques ces dernières années.

Le plus marquant a été un dégagement de fumée non radioactive, qui s’était produit en août 2015 au niveau du réacteur 2 et qui avait entraîné le déclenchement pendant quelques heures d’un plan d’urgence. L’absence de feu avait été confirmée par la suite. Ce réacteur 2 avait dû aussi être arrêté pendant cinq semaines fin 2015/début 2016, après la panne d’un transformateur qui a dû être remplacé.

En octobre 2015, EDF avait par ailleurs déclaré un incident de niveau 1 -sur une échelle de 7 niveaux- à la centrale de Flamanville après avoir découvert que « quelques » joints n’étaient pas les bons sur ses deux réacteurs en fonctionnement. Mis en service en 1985 et 1986, les réacteurs n°1 et 2 de Flamanville ont réalisé 4,5% de la production électrique nucléaire française, indique EDF sur son site internet. Ils affichent une puissance de 1.300 mégawatts (MW) chacun.

EDF présente la sûreté comme « la première priorité » des équipes du site, qui se composent de 810 salariés du groupe et environ 350 employés d’entreprises prestataires. Selon l’énergéticien, le taux de fréquence d’accidents du travail (nombre d’accidents par million d’heures travaillées) « s’est élevé à 2,3 » l’an dernier, contre 2,6 en 2015. « Soit cinq accidents ayant entraîné un arrêt de travail », contre huit l’année précédente. Le nucléaire est actuellement la première source de production d’électricité en France, avec une part d’environ 75%. Le gouvernement a fixé comme objectif de ramener cette part à 50% à l’horizon 2025.