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[Euro 2016] Renato Sanches, bébé Ronaldo


L'insolent dribbleur a sauvé la Seleçcao contre la Pologne en quart de finale de l'Euro jeudi. (photo AFP)

CR7, seule star du Portugal? «Il y a aussi Renato Sanches», corrige le sélectionneur Fernando Santos. Le pays s’est entiché de sa nouvelle pépite, de ses dribbles cools, de ses dreadlocks et de ses 18 ans… même si son âge fait grincer des dents

Fils prodige», «Gamin en or»…  : la presse portugaise s’est enflammée, vendredi, pour célébrer le plus grand espoir du football lusitanien depuis CR7.

L’insolent dribbleur a sauvé la Seleçcao contre la Pologne en quart de finale de l’Euro jeudi (1-1, 5-3 aux tab)  : un but splendide et un tir au but plein de confiance et de testostérone. Pas mal pour une première titularisation en sélection.

«On nous a demandé qui voulait tirer les pénos. Cristiano voulait être le premier et moi le deuxième. Le coach a eu confiance en moi et moi aussi. C’est tout simple et j’étais plutôt détendu au moment de frapper» , a raconté celui qui, physiquement, rappelle un autre (grand) milieu de terrain, le Néerlandais Clarence Seedorf, qu’il adore.

Fan également de l’icône reggae Bob Marley, Sanches a tout pour être détendu en ce moment  : il jouera la saison prochaine au Bayern Munich, auquel le Benfica Lisbonne l’a cédé. «Il a encore une belle marge de progression et beaucoup de choses à offrir» , promet Santos.

Transfert de 750 euros et cris de singe

«Renato faisait preuve d’audace, c’était un pur produit du football de rue» , se souvient Renato Paiva, un de ses anciens entraîneurs au centre de formation du Benfica, dans une chronique publiée par le journal portugais Expresso. «Au début, il n’était pas très obéissant, il venait d’un quartier où il n’y avait pas beaucoup de règles» , poursuit le technicien.

Renato a grandi à Musgueira, quartier populaire au nord de Lisbonne, où il a été repéré par le Benfica dès ses neuf ans. Le club d’Aguias da Musgueira se plaint d’ailleurs de n’avoir toujours pas été payé. Benfica avait promis 25  ballons et une prime si le jeune passait pro. Son président Antonio da Silva Quadros attend toujours  : «Nous n’avons eu ni ballons ni argent» , à part 750  euros «pour notre équipe junior.»

Le petit club va pouvoir désormais réclamer son pourcentage, en tant que formateur, sur le transfert au Bayern  : il a été conclu pour une somme de 35  millions d’euros au bas mot, car le contrat prévoit de généreux bonus aux matches joués qui pourraient faire gonfler l’enveloppe à 80  millions.

Ces chiffres astronomiques pour un jeune de son âge portent la marque du «super-agent», Jorge Mendes, le même que Cristiano.

Mais Renato Sanches a-t-il bien 18  ans? Son âge a été mis en doute à plusieurs reprises, une polémique qui a le don de l’agacer. Il a menacé de porter plainte contre le bouillant président du Sporting, l’ennemi juré du Benfica, Bruno de Carvalho, qui avait réclamé en mars la publication de son acte de naissance.

Le Jornal de Noticias a mené l’enquête, documents à l’appui, et a conclu que «le jeune homme est né le 18  août 1997 à 15  h  25 à l’hôpital d’Amadora-Sintra et a été inscrit à l’état civil le 22  août  2002 à Amadora», banlieue défavorisée de Lisbonne.

Alors que le petit Renato n’avait que cinq mois, son père, originaire de Sao Tomé e Principe, s’est séparé de sa mère, une Cap-Verdienne, et a émigré en France. Il n’est revenu que cinq ans plus tard pour régulariser la situation de son fils et l’inscrire, d’où les doutes sur son âge.

En tout cas, le jeune homme sait faire preuve d’une grande maturité  : victime d’un incident raciste lors d’un match contre Rio Ave et visé par des cris de singes des supporters adverses, il leur a répondu en mimant l’animal.

Le Quotidien / AFP

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