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Des « profileurs » dans les aéroports de Paris depuis les attentats de Bruxelles


Un soldat patrouille dans un terminal de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle dans le nord-est de Paris le 23 mars 2016. (Photo : AFP)

Des « profileurs » pour détecter les personnes aux « comportements anormaux » et bientôt des tests pour une reconnaissance faciale au niveau des contrôles des passeports : Aéroports de Paris (ADP) a déployé des mesures de sûreté supplémentaires depuis les attentats à l’aéroport et dans le métro de Bruxelles, a indiqué jeudi son PDG, Augustin de Romanet.

«Nous travaillons avec les services de la police de l’air et des frontières pour que les dispositifs parafe, qui sont les contrôles automatisés des passeports, soient plus nombreux et plus performants», a indiqué Augustin De Romanet à la presse, à Orly, à l’occasion de la présentation du nouveau logo d’ADP.

ADP va tester «dans les prochains mois» un «système qui permettra que les personnes n’aient plus besoin de mettre leur doigt sur un petit écran pour être identifiées mais simplement de présenter leur visage devant un écran qui assurera la congruence entre la photo du passeport et la photo qui est sur l’écran», a-t-il précisé. «Si la personne est présumée poser des difficultés, la machine émettra une alerte aux services de police qui, sans délais, viendront l’interroger», a-t-il ajouté.

«Une quarantaine d’exemplaires de parafes» sont aujourd’hui installés à Roissy-Charles de Gaulle, et «notre objectif avec le ministre de l’Intérieur est d’en avoir 80 d’ici trois ans», a souligné Augustin de Romanet. Selon une source aéroportuaire, jusqu’à présent, à Roissy et Orly, ces sas «parafe» ne pouvaient être empruntés que par des ressortissants français.

Mais le gouvernement a pris un décret le 8 avril qui modifie ce système «parafe» et «élargit, grâce à cette nouvelle technologie de reconnaissance faciale, la cible des passagers qui pourront l’étendre à l’ensemble des passagers de l’Union européenne», a précisé cette source. «Cela va soulager la charge de travail des policiers» dans les aubettes «dont les effectifs sont stables alors que depuis 4 ans le trafic international est en augmentation constante», a ajouté cette source.

«On ne fait que marcher dans le sillon des autres pays européens qui ont adopté ce système : le Portugal, les Pays-Bas, l’Allemagne. Le comble c’est qu’on était pionnier sur les sas automatiques à empreinte digitale et qu’on se retrouve dernier de la classe sur la reconnaissance faciale», a regretté cette source aéroportuaire.

ADP a en outre avec la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) mis en place des dispositifs qui «visent à accroître l’incertitude pour les personnes malveillantes, notamment avec des ouvertures de sacs aléatoires à l’entrée des zones publiques, des patrouilles cynophiles, des personnes qui font du profilage et dont le métier est exclusivement d’observer les foules pour vérifier qu’on ne puisse pas détecter de comportements anormaux», a souligné Augustin De Romanet. Ces mesures sont en œuvre depuis quelques semaines, selon le PDG.

Sur le plan de la surveillance vidéo, Augustin De Romanet a précisé avoir renforcé ce point dans certaines zones de l’aéroport en particulier ,«où il faut que nous soyons en mesure de mieux surveiller les allers et venues». «Avant le 11 septembre 2001, nous avions 1 000 caméras, aujourd’hui nous en avons 9 000», a-t-il ajouté. Interrogé sur une éventuelle augmentation de la taxe d’aéroport qui finance les mesures de sûreté, Augustin De Romanet a assuré veiller «à ce que, si augmentation il y a, elle soit la plus faible possible».

Le Quotidien/AFP

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