Des juges se demandent si une partie du financement de la campagne des élections régionales de 2015 du parti d’extrême droite n’a pas contribué au financement d’un projet privé, à Rome.
La justice financière se demande si des amis de la présidente du Front national, Marine Le Pen, n’ont pas financé certaines activités privées avec de l’argent public versé au parti d’extrême droite pour rembourser les frais de campagne des élections régionales de 2015.
Le « made in France » en Italie
Selon Le Monde, elle a mis au jour de nouveaux transferts d’argent suspects entre l’une des sociétés prestataires du FN et le groupe Carré français, une entreprise privée pilotée par des anciens du GUD, un groupuscule étudiant d’extrême droite.
Le parquet de Paris a ainsi ouvert, le 9 novembre 2016, une enquête préliminaire pour escroquerie au préjudice de l’Etat, abus de biens sociaux et blanchiment de ces délits.
Le groupe Carré français, dirigé par Jildaz Mahé O’Chinal, le bras droit de Frédéric Chatillon, ami de Marine Le Pen, est à l’origine du lancement à Rome, en octobre 2015, d’un projet gastronomique et culturel, le très chic « Carré français ». Un lieu raffiné de 600 m2, avec commerces de bouche, café et lieu d’expositions, qui se revendique comme l’ambassade du « made in France » en Italie.
Un million d’euros sur 4,7
Selon des documents que le journal a pu consulter, le Groupe Carré français a reçu d’importantes sommes d’argent de la part de la Financière de la pépinière, l’une des nombreuses sociétés qui ont gravité parmi les prestataires de la campagne régionale du FN en 2015.
Les enquêteurs se sont aperçus que cette « financière » avait touché la coquette somme d’1 million d’euros, sur les 4,7 millions d’euros remboursés, en février et mars 2016, par l’Etat au FN – plus précisément au grand ordonnateur de sa campagne, Les Presses de France – pour les frais engagés.
Un paiement présenté comme un « remboursement », lié à de supposées prestations effectuées pour le parti frontiste.