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Daimler rachète Chauffeur Privé pour concurrencer Uber


Chauffeur Privé compte plus de 1,5 million de clients et 18 000 chauffeurs. (photo: AFP)

Le constructeur allemand Daimler rachète Chauffeur Privé, un des leaders français des plateformes de réservation de voitures de transport avec chauffeur (VTC), pour concurrencer le géant américain Uber sur le marché européen.

Concrètement, le groupe automobile, qui possède les marques Mercedes et Smart, prend plus de 50% du capital de Chauffeur privé, avec l’intention de devenir propriétaire à 100% d’ici à 2019, ont annoncé les deux entreprises jeudi dans un communiqué.

L’opération permet à Daimler de poursuivre son développement dans les services de mobilité, une priorité affichée par le groupe. Elle donne à Chauffeur Privé les moyens technologiques et financiers d’envisager un essor international.

Daimler « a proposé un plan d’investissement extrêmement ambitieux pour faire de Chauffeur Privé sa plateforme de VTC en Europe et au-delà », a déclaré Yan Hascoët, co-fondateur et PDG de Chauffeur Privé, lors d’une conférence téléphonique.

L’alliance « va nous permettre de concurrencer Uber sur le leadership européen à moyen terme », a-t-il affirmé, assurant qu’il allait « revoir à la hausse » son plan d’expansion. « Un réseau mondial est un atout conséquent pour assurer une continuité de service » aux clients, a-t-il ajouté.

Chauffeur Privé compte plus de 1,5 million de clients et 18 000 chauffeurs.

Cette acquisition donne aux services de mobilité de Daimler un accès au marché français et lui permet ainsi d’étendre sa position sur le continent en étant désormais présent de façon opérationnelle sur 18 marchés européens.

Tous les grands constructeurs automobiles sont engagés dans des efforts de développement des services de mobilité, un marché promis à un bel avenir avec l’essor de la voiture partagée et, d’ici quelques années, des robots taxis.

Daimler Mobility Services et Chauffeur Privé n’ont pas souhaité révéler les détails financiers de leur alliance, qui devra obtenir le feu vert des autorités de régulation.

« Développer la voiture autonome »

Daimler a été un des pionniers de l’auto-partage avec Car2go, lancée en 2008. Cette filiale met à disposition de clients des véhicules en libre-service, répartis sur la voirie, pour des locations de courte durée.

L’allemand revendique par ailleurs avec Mytaxi le rang de « leader sur le marché des applications de commande de taxi en Europe ».

Il a également développé Moovel, une application permettant de réserver en ligne différents modes de transport en Allemagne.

Au total, les services de mobilité de Daimler revendiquent 17 millions de clients, dans plus de 100 villes à travers l’Europe, l’Amérique du nord et la Chine.

La rationalisation du transport automobile par le partage de véhicules semble devoir avancer aussi sous l’impulsion de maires de grandes villes et de gouvernements qui cherchent à limiter la pollution et la congestion des routes.

Tous les grands constructeurs s’y mettent. Ainsi, Volkswagen a présenté fin 2016 sa marque de services de mobilité, Moia. Son rival français PSA, numéro deux en Europe, a développé sa marque Free2Move avec laquelle il tente de reprendre pied sur le marché américain.

« La mobilité en Europe n’en est qu’à ses débuts », a souligné Yan Hascoët. « C’est un secteur qui se consolide, cela nécessite d’avoir beaucoup de moyens financiers », a-t-il ajouté, voyant en Daimler un acquéreur idéal de ce point de vue.

Yan Hascoët a également évoqué les défis technologiques à venir, notamment l’essor prévu des robots taxis d’ici à la fin des années 2030. « Daimler a pour ambition de développer la voiture autonome » or « les plateformes de VTC utiliseront ces technologies là », a-t-il expliqué.

Le Quotidien/ AFP