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Coup d’envoi de la vente en pharmacie des autotests de dépistage du sida


(Photo : DR)

Les autotests VIH, qui permettent à chacun de savoir s’il est infecté par le virus du sida, arrivent mardi dans les pharmacies en France avec pour objectif de toucher les milliers de personnes qui échappent jusqu’à présent aux dépistages.

« Ces tests seront disponibles à partir de demain dans les pharmacies », a déclaré lundi la ministre de la Santé, Marisol Touraine, en présentant le test vendu sans ordonnance pour 25 à 30 euros. « Il y a dans notre pays environ 30 000 personnes qui sont porteuses du VIH sans le savoir. Nous avons besoin de trouver de nouvelles manières de favoriser, de faciliter les dépistages », a expliqué la ministre.

« Il y a des personnes, principalement des hommes, qui ne se retrouvent pas dans un dépistage à l’hôpital ou dans une association et qui veulent pouvoir le faire seul à leur convenance », a-t-elle encore commenté. On évalue entre 7 000 et 8 000 le nombre de nouvelles contaminations chaque année en France, troisième pays à adopter ces tests après les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.

L' »autotest VIH », conçu par la société française AAZ, se présente sous la forme d’un kit permettant détecter dans le sang les anticorps produits après une infection par VIH.

Le test peut être réalisé par tout individu, y compris mineur, à la maison par exemple, à partir d’une goutte de sang. Il fournit une réponse en 15 à 30 minutes. Le kit est seulement valable pour le sida et ne permet pas dépister les autres infections sexuellement transmissibles ou les hépatites virales.

La principale limite de cet autotest VIH est qu’il est considéré comme pleinement fiable si la contamination « date de plus de trois mois », note Sida Info Service, hotline téléphonique et site internet destinés à l’accompagnement des utilisateurs (https://www.sida-info-service.org/ et tél. 0 800 840 800).

Avant cette période, un résultat négatif peut être considéré comme trompeur car le virus n’a peut-être pas eu le temps de stimuler suffisamment la production d’anticorps.

En cas de risque de contamination très récente (moins de 48 heures), il est conseillé de se rendre aux urgences pour consulter et de suivre éventuellement un « traitement post-exposition » pour bloquer rapidement la multiplication du virus et aider à s’en débarrasser.

« Eteindre l’épidémie »

L’autotest s’adresse à ceux dont la « prise de risque » est plus ancienne et remonte à au moins cinq jours, a précisé le directeur général de Sida Info Service, Patrice Gaudineau. Si l’autotest VIH est positif, la personne est invitée à « vérifier » sa séropositivé en réalisant un test classique en laboratoire ou dans un Centre de Dépistage Anonyme et Gratuit (CDAG).

Ces tests fonctionnent de manière similaire aux Trod (Test rapide à orientation diagnostique) qu’utilisent depuis quelques années les associations ou ONG pour donner une première réponse rapide sur la séropositivité, à des publics spécifiques comme des migrants, prostitués ou toxicomanes.

La France est l’un des pays européens où se pratiquent le plus les tests de dépistage. Malgré tout, sur les 150 000 porteurs du VIH, un nombre encore important de personnes (évalué entre 30 000 et 50 000) continuent d’ignorer leur séropositivité.

« Faciliter le dépistage répété des populations les plus à risque est devenu une priorité de santé publique en France afin de diminuer la taille de l’épidémie cachée », explique l’Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS).

« L’autotest est un outil complémentaire que nous attendions depuis longtemps », a commenté Aurélien Beaucamp, président de l’association AIDES, ajoutant qu’un dépistage et un traitement précoce permettent à une personne infectée de ne plus transmettre le virus.

« Si nous parvenons à dépister et accompagner dans le soin toute personne séropositive, l’épidémie de sida s’éteindra en quelques années », a-t-il souligné.

AFP/M.R.

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