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COP21 : tous d’accord pour tenter de sauver la planète


Un accord sans précédent été adopté samedi soir à Paris par 195 pays. (Photo AFP)

Un accord sans précédent pour lutter contre le réchauffement, dont l’ampleur menace la planète de catastrophes climatiques, a été adopté samedi à Paris par 195 pays, sous les applaudissements, après plusieurs années de négociations extrêmement ardues.

« Je n’entends pas d’objection (…) Je déclare l’accord de Paris pour le climat adopté », a conclu, ému, Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères et président de la 21e conférence climat de l’ONU (COP21), en frappant son maillet sur le pupitre.

Dans une atmosphère euphorique, ce moment historique a été salué par une ovation de plusieurs minutes, le président français François Hollande et le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon levant les bras en se tenant la main à la tribune, six ans après le fiasco de la COP de Copenhague qui avait échoué à sceller un tel accord.

Pour limiter les dérèglements du climat – multiplication des vagues de chaleur, des sécheresses et des inondations, fonte accélérée des glaciers -, l’accord entérine l’objectif très ambitieux de contenir le réchauffement « bien en deçà de 2°C ». Il appelle même à « poursuivre les efforts pour limiter la hausse à 1,5° » par rapport à l’ère pré-industrielle, une demande des pays les plus vulnérables. Jusqu’à présent, les 2°C étaient visés.

L’aide climat aux pays en développement, qui doit atteindre 100 milliards de dollars annuels en 2020, devra être « un plancher », appelé à être revu à la hausse. C’était aussi une exigence forte des pays du Sud. En réunion plénière, des discours enthousiastes ont accueilli l’accord, seul le Nicaragua émettant des réserves.

Réactions unanimes

« Nous croyons que cet accord peut marquer un tournant vers un monde meilleur et plus sûr », a déclaré Edna Molewa, la ministre sud-africaine de l’Environnement, dont le pays préside le groupe le plus important, le G77+Chine (134 pays).

Au nom des pays développés, la ministre australienne Julie Bishop a estimé que « nous pouvons rentrer à la maison pour mettre en œuvre cet accord historique ». « L’histoire jugera le résultat non pas sur la base de l’accord d’aujourd’hui, mais sur ce que nous allons faire à partir d’aujourd’hui », a tempéré Thoriq Ibrahim, ministre de l’Environnement des Maldives et président du groupe des Petits États insulaires.

« Il reste encore beaucoup de travail à accomplir », a abondé la chancelière allemande Angela Merkel, mais l’accord « est un signe d’espoir que nous parviendrons à rendre plus sûres à l’avenir les conditions de vie de milliards de personnes ».

« Le problème n’est pas résolu grâce à l’accord de Paris, mais ce dernier établit le cadre durable dont le monde a besoin pour résoudre la crise climatique », selon le président américain Barack Obama depuis la Maison Blanche.

« Nous avons sécurisé notre planète pour de nombreuses générations à venir – et il n’y a rien de plus important que cela », a jugé le Premier ministre britannique David Cameron. « Historique est un adjectif souvent employé abusivement en politique, mais l’accord d’aujourd’hui mérite cette qualification », a renchéri le président du Parlement européen Martin Schultz.

Historique, c’est aussi le mot employé par Carole Dieschbourg, ministre luxembourgeoise de l’environnement, pour souligner « un texte ambitieux, solide. Un manifeste pour un futur meilleur ».

Accélérer la transition énergétique Reflétant un sentiment partagé par plusieurs des grandes ONG, Greenpeace a estimé que l’accord marquait un « tournant » et reléguait les énergies fossiles « du mauvais côté de l’Histoire ». Pour Greenpeace Luxembourg, il s’agit d’une « première étape. Un gros carton rouge pour les énergies fossiles ».

L’emballement du mercure menace la production agricole, les ressources marines, les réserves en eau de nombreuses régions. Quant à la montée des océans, elle met en danger des États insulaires, comme les îles Kiribati, et des communautés côtières, au Bangladesh par exemple.

Le pacte, qui entrera en vigueur en 2020, doit permettre de réorienter l’économie mondiale vers un modèle à bas carbone. Une telle révolution implique un abandon progressif des ressources fossiles (charbon, pétrole, gaz), qui dominent largement la production énergétique mondiale, un essor des énergies renouvelables, d’immenses économies d’énergies ou encore une protection accrue des forêts.

L’accord consacre l’importance de donner un prix au carbone pour stimuler les investissements dans les énergies propres.

Les objectifs des pays établis en vue de la COP, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mettent à ce stade la planète sur une trajectoire de +3°C. L’accord instaure un mécanisme imposant de les réviser à la hausse tous les cinq ans, mais à partir de 2025 seulement, une date jugée de fait trop tardive par les ONG et les scientifiques, dont certains ne cachent pas leur scepticisme.

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