Toujours sans la moindre minute en Ligue 1 cette saison mais de retour dans le groupe du FC Metz depuis trois semaines, Chris Philipps continue de se soucier de son avenir.
Honnêtement, est-ce qu’on prie pour ne pas rentrer dans un match comme ça?
Non. Moi, j’ai toujours eu cette volonté d’aider. Je ne sais pas si là, précisément, j’aurais pu aider mais on passe tous beaucoup de temps ensemble et on souffre ensemble.
Vous êtes revenu dans le groupe ces trois derniers matches. C’est une singulière amélioration de votre ordinaire… ou une satisfaction loin d’être suffisante?
Par rapport à la situation dans laquelle je me trouvais il y a encore très peu de temps, c’est vrai que c’est une amélioration. Mais je travaille dur au quotidien et le coach, récemment, m’a beaucoup parlé pour me dire qu’il trouvait que j’étais bien mieux, qu’il était content de moi. Et aussi que si j’étais rappelé dans les 18, ce ne sera pas une sélection par défaut, à cause des absents. Bon, je ne suis pas dupe, ça joue forcément. Mais il m’avait dit ça avant que Doukouré reçoive son premier carton rouge.
On imagine que cela ne change pas pour autant vos plans de chercher quelque chose cet hiver si la situation de votre temps de jeu n’évolue pas?
Oui, ça reste forcément d’actualité. Ça a fait du bien d’entendre ce que m’a dit Philippe Hinschberger. Surtout qu’auparavant, on échangeait peu. Mais si ma situation n’évolue pas et que je me retrouve en CFA… À un moment, il faudra que je pense à moi parce que j’ai 22 ans et que je continue d’être considéré comme le petit jeune. J’imagine que c’est le problème quand tu es formé au club. Il faudra peut-être qu’un jour on soit honnête et qu’on se dise les choses en face, surtout s’il n’y a pas de place pour moi. Mais là, en l’occurrence, ce n’est pas d’actualité.
Mais bon, se montrer en sélection n’a jamais été aussi urgent?
C’est toujours une vitrine, mais on ne vient pas pour ça. Même si individuellement oui, ça peut changer beaucoup de choses. Il suffit que les bonnes personnes soient en tribunes. Comme pour Laurent Jans. En même temps, c’est difficile d’être bon à ce niveau quand on a peu de temps de jeu en club.
Et sans votre partenaire habituel, Lars Gerson, blessé.
Ces dernières années, je crois que j’ai dû jouer seulement une fois sans lui. J’ai une vraie relation avec Lars. Sur le terrain, on se comprend même en ne se voyant pas souvent. Sans lui, c’est vrai que ce ne sera pas la même chose.
D’autant plus que le système dans lequel vous évoluez est assez usant pour les récupérateurs.
Oui, mais ce sont aussi nos situations individuelles en club qui font que… On travaille beaucoup, on court beaucoup et parfois, effectivement, à la fin, on n’a plus les jambes. À Sofia, contre la Bulgarie (NDLR : 4-3, le mois dernier), je suis persuadé que les deux derniers buts, on ne les prend pas si les mêmes actions surviennent en début de match.
On a l’impression d’avoir déjà posé souvent la question, mais la voilà qui repointe le bout de son nez : vous êtes personnellement à la croisée des chemins?
Oui. À 20 ans, on se dit qu’on a le temps. À 21 ans, on a déjà un peu moins le temps. À 22 ans, on n’a plus du tout le temps. Il faut que ça bouge. Je suis persuadé qu’il va se passer quelque chose dans un sens ou dans l’autre très bientôt. Mais cela fait huit ans que je suis dans ce club. Les gens m’aiment, j’aime les gens. J’aimerais rester et y réussir.
Julien Mollereau