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Chantage sur le roi du Maroc : les journalistes toujours en garde à vue


Selon Me Dupond-Moretti, l'un des deux journalistes aurait dit au cabinet de Mohammed VI que "moyennant trois millions d’euros, il n’y a pas de polémique, on retire notre bouquin". (Photo AFP)

Deux journalistes français ont-ils tenté de faire chanter le royaume du Maroc avec des informations supposées gênantes ? Eric Laurent et Catherine Graciet, accusés d’avoir empoché de l’argent extorqué, étaient toujours en garde à vue vendredi à Paris.

LA garde à vue, qui a commencé jeudi après-midi, peut théoriquement durer jusqu’à 48 heures et se terminer samedi avec l’éventuelle présentation des deux journalistes aux juges d’instruction en vue de leur mise en examen. Le parquet, qui s’était déjà saisi en enquête préliminaire, a ouvert mercredi une information judiciaire pour tentative d’extorsion de fonds et tentative de chantage.

Selon le récit de l’avocat du Maroc, Me Eric Dupond-Moretti, l’affaire, singulière et rocambolesque, a commencé le 23 juillet, quand Eric Laurent contacte le cabinet royal et sollicite une rencontre en disant qu’il prépare un livre.

Après cet appel, un représentant du cabinet du roi, un avocat marocain, a rencontré le journaliste. «Et là, surprise, énorme», raconte Me Dupond-Moretti, «Eric Laurent dit: ‘écoutez, je prépare un livre avec Mme Graciet, coauteure, et moyennant trois millions d’euros, il n’y a pas de polémique, on retire notre bouquin’».

«C’est de la folie douce»

Le Maroc a déposé plainte à Paris, conduisant le parquet à ouvrir une enquête. Dans ce cadre, des réunions vont être organisées, «des rencontres filmées, enregistrées, entre le représentant du roi» et les journalistes, poursuit Me Dupond-Moretti. Selon l’avocat, les deux journalistes sont sortis du dernier rendez-vous parisien jeudi, toujours sous surveillance policière, avec «un acompte substantiel de 40 000 euros chacun».

Peu après, ils ont été arrêtés et placés en garde à vue dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).

A ce stade, de nombreuses questions se posent, notamment sur les motivations des deux journalistes «C’est de la folie douce d’imaginer que leur chantage aurait pu marcher», s’étonne une source proche du dossier.

Si l’avocat du Maroc a livré de nombreux détails sur l’affaire, la version des journalistes n’a à ce stade pas filtré.

AFP/A.P

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