Un échec cuisant: le Paris SG, incapable de se montrer à la hauteur de l’enjeu et battu logiquement à Manchester City (1-0), mardi, a été éliminé pour la quatrième année consécutive en quart de finale de la Ligue des champions, une contre-performance de taille au regard des ambitions du club.
Epargné par le tirage au sort, qui lui a fait éviter le Barça, le Bayern Munich ou encore le Real Madrid, Paris espérait fortement atteindre enfin le dernier carré de l’épreuve dont il rêve. Au lieu de quoi, ce sera Manchester qui en découvrira le parfum unique et ce sera amplement mérité pour ce club qui partage la même ambition de grandeur depuis qu’il est devenu propriété d’un fonds d’investissement d’Abou Dhabi 2008.
Angel Di Maria avait été recruté l’été dernier pour permettre à Paris de franchir un cap européen ? C’est Kevin De Bruyne, recruté lui aussi à prix d’or par City, qui a permis à Manchester de grandir d’un coup avec ce but superbe de la 76e minute. Un tir enroulé parfait dans le petit filet de Trapp qui a définitivement éteint les espoirs d’un PSG pourtant sorti miraculé de sa première période ratée, alors que Sergio Aguero avait manqué un penalty.
Ainsi, le duel à distance qu’ADUG (Abu Dhabi United Group) livrait jusqu’à présent avec QSI (Qatar Sports Investments), propriétaire du PSG depuis 2011 et qui avait semblé prendre de l’avance en terme d’expérience sur le front continental avec trois quarts de finales disputés, a donc tourné à son avantage.
Echec tactique
Et si pour City ce pas en avant est significatif, la stagnation du PSG est très fâcheuse. Le club de la capitale, dont l’hégémonie à l’échelle de l’Hexagone ne se discute pas, ne parvient décidément pas à grandir, malgré les promesses entrevues cette saison dans le sillage d’un Ibrahimovic redevenu dominateur et d’un Di Maria qui avait donné l’impression qu’avec lui Paris irait plus loin que d’habitude.
Paris tombe donc de haut. Et l’incapacité de ses deux moteurs de l’attaque à se transcender pour ce rendez-vous – encore qu’Ibrahimovic aurait pu marquer sur coups francs (16, 47) sans les parades de Joe Hart – n’est qu’une explication à l’affaire. Car dans le duel tactique et de gestion des ressources humaines – les deux équipes comptaient de nombreux absents – qui l’opposait à Manuel Pellegrini, Laurent Blanc est également passé à côté de son match.
Son pari osé et manqué de faire débuter son équipe en 3-5-2 rappelle celui perdu à l’Euro-2012, déjà en quart de finale, contre l’Espagne future championne d’Europe (1-0), où il avait mis en place une équipe bien plus défensive qu’à l’accoutumée en 4-5-1, avec notamment deux latéraux droits associés, Anthony Réveillère en défense et Mathieu Debuchy devant lui dans le couloir.
Un miracle pour rien
Avec dans ces rôles, Serge Aurier axe droit et Gregory van der Wiel en piston plus écarté, l’entraîneur a peu ou prou reconduit l’idée, croyant ainsi à la fois renforcer la défense et le milieu. Car pour une fois, face à l’enjeu, il avait plus insisté la veille sur la nécessité de ne pas prendre de buts que d’en marquer. Condition pourtant sine qua non à la qualification parisienne.
Et cela s’est révélé être un fiasco en première période et il s’en était fallu d’un rien pour que Paris ne perde déjà à ce moment-là tout espoir, avec ce penalty non cadré par Sergio Aguero, qui avait été fauché par Kevin Trapp, sursitaire lui aussi avec un avertissement récolté. A l’origine de l’action, il y avait eu cette relance imprécise d’Aurier, symbole malheureux des choix hasardeux de son entraîneur.
Alors que Navas venait de manquer lui aussi de peu le cadre (40), survint la blessure derrière la cuisse gauche de Thiago Motta, contraint de céder sa place juste avant la pause à Lucas. Un mal pour un bien pour Paris que Blanc réorganisait en 4-3-3 contraint et forcé.
Mais en seconde période, ni l’entrée de Javier Pastore, sous les yeux de Marco Verratti finalement inapte, ni le mieux dans le jeu parisien ont changé quoi que ce soit. C’est au contraire City qui a enfoncé le clou.
Le Quotidien / AFP