Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Entré à la 86e minute contre l’Union Berlin, Maurice Deville, pour son premier match de 2e Bundesliga, a égalisé pour Kaiserslautern à la 87e (2-2). Géant!
Cela faisait trois semaines que Maurice Deville, qui a capitalisé durant toute la période des matches amicaux, attendait non pas sa chance mais carrément d’être dans le groupe de Runjaic. Et il a parfaitement saisi sa chance, mais cette fois, en match officiel.
L’histoire retiendra que Maurice Deville a fait ses premiers pas en 2e Bundesliga devant plus de 20 000 personnes contre l’Union Berlin, que son équipe était menée, qu’il restait quatre minutes à jouer dans le temps réglementaire et qu’il n’a même pas attendu 60 secondes après son entrée en jeu pour smasher une tête le long du poteau sur un coup franc au deuxième (2-2).
Grâce à lui, Kaiserslautern, désormais 7e, est toujours invaincu et hier soir, dans le bus, il devait encore se frotter les yeux pour y croire.
Comment vivez-vous ce moment si particulier?
Maurice Deville : C’est une bonne chose pour moi. C’est une situation qu’on ne vit pas tous les jours. Marquer pour mon premier match en 2e Bundesliga, vous imaginez? Marquer ce but à la dernière minute, c’est tout simplement parfait. C’est incroyable, je ne peux même pas vous expliquer ce que j’ai ressenti. C’est comme un rêve.
Comment en êtes-vous arrivé là finalement d’un seul coup après plusieurs saisons de galères?
J’étais nouveau. Beaucoup d’autres ont de la qualité et voulaient aussi leur chance. Il a suffi qu’un attaquant soit transféré, qu’un autre se blesse et voilà, j’étais dans le groupe.
Mais ça, c’était pour les matches amicaux. Or en championnat, vous n’aviez pas encore reçu votre chance…
M’entraîner avec l’équipe 1 de Kaiserslautern m’a fait un bien fou. Et puis voilà, j’ai eu ma chance. Parfois, un attaquant doit juste attendre l’opportunité de se montrer. Là, je l’ai eue et je l’ai saisie. Et que ça me fait du bien…
Cela vous garantit-il d’être dans le groupe, lundi prochain, pour la réception de Paderborn?
Il faut voir comment je m’entraîne. Demain (NDLR : aujourd’hui), je ferai comme depuis le début de saison, je m’entraînerai avec force.
Le plus dur commence-t-il maintenant? Luc Holtz a toujours indiqué que vous aviez cette difficulté à gérer, psychologiquement, vos hauts et vos bas?
Il a dit ça? Tout le monde a son opinion. Mais je crois que je viens de prouver que j’ai changé. Et je suis content d’avoir changé. J’ai montré que je pouvais évoluer à un tel niveau. Et maintenant, devant le but, je marque! Et c’est un gros changement pour moi.
Comment votre téléphone portable réagit-il à votre soudaine notoriété?
Mon GSM n’est pas très en forme là. Il ne marche presque plus, problème de batterie. J’ai reçu énormément d’appels, de messages et de commentaires sur Facebook. Ça va me prendre du temps de répondre à tout le monde. En fait, je crois bien que je ne vais même pas y arriver.
Entretien avec notre journaliste Julien Mollereau
