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Boissons alcoolisées : un taux au goût amer


L’Horesca et l’Union luxembourgeoise des consommateurs se sont associées pour protester contre l’annonce de la hausse de la TVA sur les boissons alcoolisées.

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L’Horesca propose une TVA à deux vitesses, selon le taux d’alcool, avec d’un côté le vin et la bière, qui resteraient peu taxés, et de l’autre les alcools « forts ». (Photo : Hervé Montaigu)

L’Horesca est en colère. La hausse annoncée de la TVA, qui passera de 3 à 17% sur les boissons alcoolisées, a le don de hérisser les cafetiers qui ont déjà dû passer le cap de l’interdiction de fumer dans les lieux publics au 1er janvier dernier. La fédération a publiquement adressé une protestation au gouvernement.

L’Horesca est vent debout contre la hausse. Les représentants de cette fédération étaient regroupés hier soir pour manifester toute leur hostilité à cette hausse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les boissons alcoolisées. Alors que pour l’Union luxembourgeoise des consommateurs (ULC), il s’agit d’un impôt de plus qui est avant tout injuste, l’Horesca défend des professions qui, si la TVA augmente, vont affronter une baisse substantielle de revenus. Le calcul a déjà été fait : un cafetier moyen « avec un chiffre d’affaires annuel de 60 000 euros connaîtra une baisse de son revenu atteignant 3 600 euros », note l’Horesca à titre indicatif. Une répercussion loin d’être négligeable selon la fédération.

Avec une hausse de la TVA de 3 à 17 %, la facture va être salée pour la profession mais aussi pour les clients qui verront cette hausse invariablement répercutée sur leur note. Pour l’ULC, cette hausse est « contre-productive et entraînera des répercussions négatives ». Elle estime que la TVA touche les ménages modestes autant que les ménages aisés : « Les consommateurs ont déjà beaucoup souffert par le passé. Cette hausse freinera la consommation, donc entraînera des répercussions négatives sur le marché du travail. Une hausse de 500 % en une fois ne peut constituer une solution ». L’ULC a demandé une entrevue avec le Premier ministre.

Si les deux organisations refusent catégoriquement cette hausse soudaine et très importante de la TVA, l’Horesca propose néanmoins quelques pistes de réflexion et une contre-proposition : elle se résout à « abandonner » les alcools forts pour épargner le vin et la bière, alcools moins forts mais qui sont eux produits dans le pays. Les producteurs nationaux de bière et de vin sont naturellement parties prenantes dans cette protestation, puisqu’ils sont d’autant plus concernés que le marché national est primordial.

> Une hausse seulement sur les alcools forts ?

L’Horesca propose donc une TVA à deux vitesses, selon le taux d’alcool, avec d’un côté le vin et la bière, qui resteraient peu taxés, et de l’autre les alcools « forts ». « Si cette hausse se limitait aux apéritifs, digestifs et autres cocktails, elle permettrait au gouvernement d’accroître ses recettes fiscales en partie, tout en préservant les secteurs économiques liés à la production de bière et de vin qui, dans ce pays, occupent de nombreux salariés », une solution qui serait moins « douloureuse », une proposition de compromis. Mais une contre-proposition qui n’a aucune chance d’aboutir, avoue François Koepp, secrétaire général de l’Horesca.

La fédération argue d’une compensation avec une faible TVA d’un secteur qui embauche beaucoup de personnel. « Ce système a été mis en place en faveur des producteurs, mais avec cette hausse, la consommation sera en chute libre, ajoute François Koepp. Déjà, les établissements et la consommation ont durement souffert de l’interdiction de fumer dans les lieux publics. C’est un coup de massue ». À noter que le Grand-Duché était jusque-là une exception en matière de TVA sur les boissons alcoolisées, qui est de 21 % en Belgique, 19 % en Allemagne et 20 % en France.

De notre journaliste Audrey Somnard

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