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Bob Jungels : « Plus c’est dur, plus ça me convient »


"C'était important de ne pas subir les accélérations qui me tuent. Je pense que j'ai géré la course au mieux", affirme Bob Jungels. (Photo : Jeff Lahr)

Bob Jungels savourait hier sa nouvelle place d’honneur. C’est surtout sa course, très convaincante, qui a impressionné. Le champion national en était bien conscient.

Longtemps, le coureur de l’équipe Trek paraissait en mesure de l’emporter. Mais les clients étaient nombreux. Bob Jungels en avait-il trop fait? Possible, mais désormais, le monde du cyclisme sait que le champion national peut viser les grands tours de trois semaines. Et que ce n’est pas seulement un grand rouleur, c’est aussi un bon grimpeur, comme il l’avait démontré hier dans le Glandon, à quelque 50 kilomètres de l’arrivée.

Dans l’aire d’arrivée, il s’était arrêté d’un coup sec pour quémander un Fanta à son soigneur, aspirant au préalable de grandes bouffées d’oxygène. Puis on lui apprit, qu’il devrait patienter quelques minutes pour s’acquitter de ses obligations pour un contrôle antidopage d’usage. Une dizaine de minutes plus tard, Bob Jungels se dirigeait vers le pullman des Trek où une vingtaine de supporters luxembourgeois l’acclamèrent chaleureusement. C’est sur rouleaux, pour mieux favoriser sa récupération, qu’il débriefa de longues minutes sur sa course, ses sensations et même ses espérances sur la fin de ce Tour où plus ça va, mieux ça va pour Bob Jungels.

Que ressentez-vous après cette étape?

Bob Jungels : Je suis fatigué (il sourit). Je suis très fatigué. Bien sûr, je suis super content de cette quatrième place dans une grande étape de montagne. J’avais beaucoup de confiance après l’étape de la veille, à Pra Loup [il avait alors passé beaucoup de temps avec Bauke Mollema, défaillant, pour lui permettre de garder sa neuvième place au classement général]. Au début de l’étape, j’ai un peu souffert. Comme nous avions Bauke Mollema derrière, avec Julian [Arredondo] on n’a pas pris trop de relais. Je me suis montré à partir du Glandon. Je me suis bien repris. Je connaissais bien la montée et j’ai pris mon rythme dès le début. J’ai essayé de ne pas trop suivre les accélérations des grimpeurs, mais à la fin, j’étais même capable de lâcher des favoris pour l’étape, je suis très, très content. Même s’il est logique qu’un coureur comme Thibaut Pinot qui a fait un numéro la veille, soit moins bien aujourd’hui [hier].

Peut-on dire à partir de maintenant que vous êtes aussi un grimpeur, car ça paraît plus clair à présent, non?

(Il rit) Oui, il faut toujours une preuve, hein (rires). Je pense que les trois semaines me conviennent très bien. Je l’avais déjà compris l’an passé sur la Vuelta, où j’étais très bien en dernière semaine [il avait néanmoins été contraint à l’abandon à l’avant-veille de l’arrivée pour cause de blessure à la selle]. Plus c’est dur, mieux ça me convient. Avec toutes ces montées, c’était difficile. Mais je le répète, c’était dur pour tout le monde.

Avez-vous vite compris que vous pourriez jouer la gagne dans cette étape où pour la quatrième fois de ce Tour de France vous vous retrouviez dans un groupe d’une trentaine d’échappés ?

Non, si tu as des mecs comme Bardet, Pinot, Rodriguez, Jakob (Fuglsang), tu ne penses pas vraiment à la gagne.

Quand y avez-vous pensé ?

Quand je suis passé troisième au sommet du Glandon.

Pensiez-vous que Bardet pouvait perdre du temps en fin d’étape ?

Oh, il était fort, très fort. Il a fait une très, très belle descente. Il connaissait la descente par cœur, ça aide beaucoup. À la fin, c’était bien de ne pas être seul dans la dernière descente (NDLR : derrière Bardet et Rolland, il s’était retrouvé à chasser avec Anacona, Fuglsang et Pauwels).

Dans cette étape, on a eu l’impression que vous en aviez fait beaucoup. Qu’en pensez-vous ?

Oui, après la dernière descente, j’ai pris beaucoup de relais. Dans le Glandon, c’était très important pour moi d’aller à mon rythme. J’ai été prudent au pied. Mais au fil des kilomètres, j’ai pris mon rythme. Je roulais assez vite, mais je restais à la limite. C’était important de ne pas subir les accélérations qui me tuent. Je pense que j’ai géré la course au mieux.

Que va-t-il donc vous arriver ces prochaines étapes ?

(Il rit) Je ne sais pas, j’ai les jambes un peu lourdes. Je pense que tout le monde a souffert. J’ai accompli ma mission. Je me suis montré, j’ai fait quelques places. Au départ, je n’aurais jamais pensé réaliser ça. C’est déjà pas mal. Maintenant, je suis fatigué et je pense aussi que les favoris vont vouloir courir pour un succès d’étape, d’autant plus que ces étapes sont courtes.

De notre envoyé spécial à Saint-Jean-sur-Richelieu, Denis Bastien

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