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Bob Jungels : « ça va être chaud »


Bob Jungels sait que les étapes alpestres seront difficiles, mais tâchera de jouer les équipiers modèles pour son leader, Bauke Mollema. (photo Jeff Lahr)

Bob Jungels confie avoir bien récupéré de ses efforts ces derniers jours et songe désormais à accompagner comme il se doit Bauke Mollema, son leader, dans les Alpes.

On dira que Bob Jungels sortait d’une sieste, mardi, sur les coups de 16 h. Ses paupières témoignaient que son sommeil avait été récupérateur. Après trois étapes de suite passées au grand air, il devrait un peu se calmer avec l’arrivée des Alpes. Vraiment?

Le Quotidien : Bob, ce jour de repos, vous l’avez passé de quelle manière?

Bob Jungels : C’est un changement agréable après mes trois échappées, c’était très important et je n’ai fait qu’une heure de vélo, alors que d’autres, comme Bauke [Mollema] ont été obligés de faire au moins deux heures. L’autre différence, c’est qu’on peut manger trois fois dans la journée, ce qui est inhabituel pour nous. On a vraiment faim, mais on peut manger ce qu’on veut avec tout ce qu’on brûle dans la course.

Vous avez repensé à votre cinquième place?

Oui et je pense que c’est normal, j’y ai repensé avant de m’endormir. Mais je ne pense pas que j’aurais pu faire mieux avec un peu de recul. J’avais atteint mes limites.

Vous pourrez le faire en dernière semaine et d’ailleurs, pourquoi ne pas tenter à nouveau votre chance dans un coup sur l’une ou l’autre étape qui vient?

L’objectif c’est de faire le top 10 au général avec Bauke [Mollema], mais on peut gérer les deux choses ensemble, c’est clair que Bauke est dans le top 10 pour le moment et c’est important pour nous de le garder à cette place, de travailler pour lui, de bien le guider. Mais si jamais une grande échappée se forme, peut-être que j’y retournerai.

Les étapes à venir, vous les voyez comment?

On verra les grimpeurs, moi, je préfère les étapes plus longues que celles qui nous attendent, mais j’ai quand même démontré que je pouvais agripper le bon coup.

Ce que vous venez de réaliser vous donne-t-il confiance pour l’avenir?

Dans les prochaines années, le but c’est de gagner ici, oui, pas obligatoirement pour le classement général, non, mais au moins dans une étape…

Si vous deviez garder une image de cette deuxième semaine qui vous aurait marqué, ce serait laquelle?

Je dirais que c’est l’étape du plateau de Beille. C’était bien d’être là avec Bauke pour bien le guider. Il a reconnu mon travail, ça fait plaisir, c’était super d’être là, au pied du dernier col, avec les Sky et les BMC. C’est la première fois que je pouvais faire ce genre de boulot dans une telle course.

Peter Sagan est parti en échappée, ces trois dernières étapes. Il y en a un autre, c’est vous. Il fallait passer par là pour montrer votre niveau?

Oui, c’est sûr qu’il faut les jambes pour le faire. C’était le but, je voulais me montrer dans ce Tour de France. Je fais huitième à Mende. Dans l’étape suivante vers Valence, il y avait 25 coureurs devant, donc il fallait bien que quelqu’un, parmi notre équipe, y soit. C’était moi. Et [lundi], c’était également mon objectif. C’est toujours bien d’avoir des objectifs et de les réussir.

Vous saviez, vous, que vous aviez ce niveau-là. Mais cela vous a permis de vous affirmer pour le grand public, non?

Oui, pour moi, c’était clair avant le Tour. Je voulais montrer mes capacités.

Qu’avez-vous appris sur ce Tour de France où même une échappée est complètement différente d’une échappée sur une autre course? Qu’avez-vous retenu de vos escapades?

C’est différent car il y a beaucoup de coureurs qui veulent s’y trouver. Les deux fois où l’échappée est allée au bout, à Mende et ici, à Gap, il y avait un grand groupe qui s’était formé. Là, je me suis aperçu qu’il fallait bien lire la course, savoir qui est derrière, qui fait quoi. La communication sur le Tour, c’est quelque chose de spécial. C’est la grande différence avec, par exemple, une échappée sur le Tour du Pays basque. Tu es dedans et tu espères aller au bout. Ici, sur le Tour, on savait qu’une échappée allait se former et irait au bout. Mais encore fallait-il avoir les jambes pour la prendre.

On dit souvent que le Tour de France change un coureur, vous avez ce sentiment?

(Il réfléchit) Pour moi, c’est clair, au niveau mental comme au niveau physique. De voir l’environnement du Tour, j’ai trouvé ça impressionnant et ça change un peu la vue sur la course.

En ce qui concerne la suite de ce Tour de France et la lutte pour la victoire finale. De l’intérieur, vous imaginez quoi pour la suite?

Je pense que ce sont quatre étapes intenses qui nous attendent dans les Alpes. Ce sera dur. Je pense que beaucoup de noms essaieront d’aller en échappée. Contador aime ça. Beaucoup de coureurs essaieront de gagner et de finir sur le podium. Ce sera dur. L’équipe Sky est forte, même si elle a perdu un coureur lundi (Peter Kannaugh). La suite, même pour nous, coureurs, présente un certain suspense. Ce sera chaud!

Pour finir, pouvez-vous nous donner votre podium final et la place de Bauke Mollema?

Oui, je crois que le podium restera le même. Froome, Quintana, Tejay (Van Gerderen). Et Bauke (Mollema), je dis septième.

De notre envoyé spécial à Gap, Denis Bastien