BGL Ligue – Un pas en arrière pour la Jeunesse

Moins rigoureuse, moins bien dans les duels, la Jeunesse Esch a perdu au Galgenberg de manière très nette contre le Fola. Cela ne remet pas en cause ses progrès, mais cela les relativise.

Éric Hoffmann a le don de voir arriver les emmerdes. Après la 3e journée, nous étions allés relancer le plus critique de tous les joueurs eschois envers le virage jeuniste que son club avait pris il y a trois ans pour lui demander si le renouveau de la Jeunesse était enfin à portée de main après un début de saison costaud, sérieux, opportuniste. Il nous avait gentiment exhortés à attendre. Avec cette phrase prophétique : «Quand on recommencera à battre des cadors, alors on pourra dire que la Jeunesse est de retour, pas avant.»

À cet égard, le premier bilan est terrible : en trois rencontres face à des «Européens» de cet été (Progrès, F91, Fola), la Jeunesse a pris un point sur neuf possibles. Elle en méritait un peu plus, elle ne les a pas pris et c’est à cela qu’elle peut déjà mesurer tout ce qui lui manque encore pour redevenir un candidat au podium.

Avec Molnar, ça peut marquer plus?

Lundi prochain contre Differdange le quatrième des mousquetaires continentaux qui aura l’occasion de renvoyer pour de bon la Vieille Dame à ses limites qualitatives du moment, on commencera déjà à avoir une idée plus précise de ce que donnera le club eschois en version Grégory Molnar. C’est avec lui en pointe que Carlo Weis a construit sa réflexion autour de l’animation offensive et sa suspension pour cinq matches a privé le technicien de la possibilité d’un meilleur rendement. Sardarian, Deidda et N’Diaye se sont relayés devant mais avec eux aux manettes, sans s’être montrée inconsistante, la Jeunesse, sortie d’un 6-0 contre Etzella, a été parfois en manque de réussite et parfois un peu juste dans la créativité.

Ce qui n’empêche pas de spéculer sur la capacité de cette attaque, avec Molnar, à scorer : l’ancien Virtonnais n’a jamais été une machine à marquer et il faudra bien que tout le front offensif se mette enfin en ordre de bataille pour qu’un nouveau palier soit franchi.

Ce n’est pas là-dessus, de toute façon, que la Jeunesse a construit, dans l’immédiat, sa reconquête. L’organisation est sa vertu cardinale. Et si certains garçons ont déjà reconnu que la philosophie Carlo Weis demande un fort investissement physique et mental qui aura peut-être des répercussions sur l’état de fraîcheur à un moment ou à un autre de la saison, de gros relâchements individuels lui ont déjà été fatals face au Fola.

C’était la première fois. On verra très vite si c’était un simple jour sans contre l’équipe la mieux armée et la mieux organisée du pays, ce qui est une excuse recevable. Mais ses supporters attendent une Vieille Dame conquérante ET efficace face au FCD03. Sans quoi elle aura fait un petit pas en arrière.

Julien Mollereau