Que vaut le ballon Erima qui équipera toute la DN cette saison? Nous sommes allés demander aux clubs (européens) qui ont déjà repris. Globalement «agréablement surpris», les joueurs ont tout de même quelques bémols. Pas sur la qualité propre du ballon, mais sur sa capacité à durer dans le temps.
Cet été, les clubs de DN ont tous la même recrue. Un petit Allemand rondouillard de 430 g et sans couture que les qualifiés pour les Coupes d’Europe ont eu le privilège de tâter en avant-première : le Senzor Match EVO. Que vaut-il? C’est revenu dans toutes les bouches : «Il est un peu moins bon que les Adidas, voire que les Nike» mais, pour synthétiser l’avis général, reprenons la tournure de Stefano Bensi, qui n’avait qu’un jour d’entraînement dans les jambes au moment de juger son nouveau meilleur ami : « Je m’attendais à pire parce que c’est une marque qu’on ne connaît pas trop .»
Clairement, les joueurs de DN ont tiqué en entendant parler d’Erima comme équipementier ballon unique. « C’est une inconnue », en effet, reprend Bensi. Alors forcément, on a guetté les premières sensations.
À Dudelange, Jonathan Joubert a eu le droit de le prendre en main environ 45 minutes lors de la première séance de Dino Toppmöller. Bilan correct : « Il a l’air de voler un peu et j’ai même eu l’impression qu’il bougeait beaucoup sur les longs ballons, mais globalement, il se tient. À première vue, ce n’est pas trop mal .»
Les gardiens étant toujours les premiers à tirer à boulets rouges sur les nouveaux ballons, on est allé frapper à la porte d’un autre international, Marc Oberweis, qui a eu quelques séances de plus pour se familiariser avec l’ovni. « Il est un peu lourd , assène le portier de la Jeunesse, pourtant assez satisfait du produit. Et quand il est mouillé, il est vraiment très glissant .» Normal, c’est dans la fiche produit (lire ci-contre) : le Senzor est doté d’un système empêchant l’eau d’entrer à l’intérieur. C’est donc qu’elle reste à l’extérieur…
Marc Oberweis estime en outre que ce ballon d’Erima adopte une trajectoire un peu curieuse sur… les volées. Bon, on prend note.
Avant de passer chez les attaquants, qui forcément, ont un avis différent sur la tenue générale de ce ballon. Le Differdangeois Omar Er Rafik par exemple : « J’ai l’impression qu’il ne flotte pas beaucoup et qu’il part plutôt vite .» « Oui, il est bien », embraye Bensi.
Rien de très négatif. Rien de très positif. C’est que la parole des joueurs est conditionnée, aussi, par leur satisfaction de voir uniformisées les conditions de jeu d’un week-end sur l’autre.
« Parce qu’on a déjà joué avec des ballons de marques bizarres, sourit Er Rafik. Un peu comme les ballons Jako que la FLF nous donne pour les finales de Coupe. Ils sont lourds et accrochent beaucoup. Alors uniformiser, c’est une bonne chose, même si tout dépend aussi de la façon dont les clubs les gonflent. Ces Erima, s’ils ne sont pas assez gonflés, ils pourraient être lourds .»
«En hiver, ils vont devenir carrés»
Marc Oberweis, c’est pour leur forme, qu’il craint, quand l’hiver arrivera. « Je pense qu’ils vont vite perdre en qualité. Il faudra les changer à la trêve, ils vont devenir carrés. Un ballon très haut de gamme est déjà mort au bout d’une saison alors ceux-là, j’attends de voir. Tout dépendra aussi du stockage. Les clubs qui ne les rentreront pas au chaud risquent d’avoir des surprises .»
La question se pose différemment, selon Jeff Strasser, qui constate qu’avec la cinquantaine de Senzor reçus par chaque club de DN, certains en ont plus à disposition qu’ils en avaient auparavant, quand il fallait les payer, que ce soit un Adidas ou un Nike. « C’est une bonne chose, jure le coach du Fola. Il y a mieux, certes, mais il y a aussi bien pire. Ce n’est pas un mauvais ballon! La qualité est très correcte. »
Bref, si la plupart des clubs de DN jouaient indistinctement avec du Nike ou du Adidas de très bonne qualité, tous sont prêts à se plier à un produit un peu moins bon, du moment que c’est le même pour tout le monde…
Julien Mollereau
Ce que vend Erima avec le Senzor EVO
Dans le catalogue présenté sur internet, il s’agit du ballon le plus haut de gamme, vendu à 100 euros. Le Senzor Match EVO est vendu comme un ballon sans couture «pour une accélération maximale et une trajectoire de vol précise».
Conçu pour une «absorption minimale d’eau en cas de pluie», doté d’une «structure 3D spéciale pour une aérodynamique améliorée», il bénéficie aussi, selon sa fiche technique, du système PU Energy microfibre, censé produire «une accélération sensationnelle grâce à un transfert d’énergie direct».
Les petites icônes nous indiquent aussi qu’il aurait une longue durée de vie. Mais c’est la NASA qui l’a conçu ou quoi?