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[BGL Ligue] La Jeunesse Esch n’a « absolument aucune raison de paniquer »


La Jeunesse n'a plus gagné un match depuis deux mois et cinq rencontres et végète à la 6e place. (Photo Julien Garroy)

La Vieille Dame n’a plus gagné un match depuis deux mois et cinq rencontres et végète à la 6e place, au sein d’une meute de postulants à la 4e place. Mais elle avance des circonstances atténuantes et, dans le sillage de Jean Cazzaro, assure qu’il n’y a «absolument aucune raison de paniquer».

La Jeunesse se déplace à Dudelange dimanche. Même si elle n’y a plus perdu qu’une fois depuis octobre 2010, le déplacement aura tout du match qui peut faire très mal. Sous conditions, la Vieille Dame peut se retrouver… neuvième de DN avant la dernière rencontre des matches aller. Bref, il y a quand même bien quelque chose qui cloche et ne colle pas avec ces performances intéressantes entrevues face à Differdange (1-3), le Fola (2-2) ou le Progrès (1-1).

Carlo Weis est-il menacé ?

«Je vous réponds carrément non !» Jean Cazzaro a décroché mardi son téléphone pour assurer qu’il prenait en compte l’intégralité des paramètres intervenant dans la situation du club et assurant que son staff «travaille bien avec les moyens mis à sa disposition». Dimanche soir, certains membres de poids du comité ainsi que Jean Cazzaro sont restés très longtemps à refaire le match de Strassen avec leur coach, accoudés à la buvette. Et pas pour évoquer l’avenir direct. «Maintenant tout est possible, relativise Weis. Mais ils m’ont même demandé mes vœux pour le recrutement hivernal. Ça ne me semble pas compatible avec un limogeage. S’ils décident de changer, c’est leur choix, mais a priori, aucun des membres du comité ne semble sur cette ligne. Et puis si cela intervenait après trois prestations catastrophiques, je comprendrais, mais là…» Mais là, Jean Cazzaro est absolument inflexible : «On a 100% confiance en notre coach ! Un jour, la chance va tourner. Il n’y a pas de crise, on est à un point de la 4e place, je ne comprends pas cette panique !»

Quel mercato hivernal ?

Il pourrait être minimaliste, malgré les besoins urgents en joueurs. Si la Jeunesse n’a pas signé plus de joueurs cet été, c’est tout simplement parce qu’elle n’en avait pas les moyens. Cazzaro continue de se targuer d’avoir toujours, en douze ans, payé tous les salaires en temps et en heure et estime qu’il est de son «devoir que ça continue». «On ne fera pas de folie financière», reconnaît Weis, d’autant que sur les dernières années, son président ne reconnaît qu’une seule vertu au marché des transferts de début d’année : avoir ramené Yassine Benajiba à la Frontière. «C’est le seul qui ce soit imposé. On ne fera pas non plus venir un joueur susceptible de prendre la place d’un de nos jeunes.» Bref, il existe une chance non négligeable de voir le club terminer la saison comme il l’a commencée, c’est à dire avec un effectif limité.

L’Europa League reste-t-elle vitale ?

À l’heure actuelle, six candidats crédibles à la 4e place se montent les uns sur les autres, avec le Progrès en grand favori et la Jeunesse… qui intrigue puisque ses résultats ne sont pas raccords avec ses performances globalement pas mauvaises pour une équipe bien handicapée (Pinna se fera d’ailleurs opérer de sa hernie inguinale le 12 décembre et devrait être opérationnel, mais pas au taquet, pour la reprise de février).

Pourtant, les dizaines de milliers d’euros offerts par l’UEFA pour participer au 1er tour de l’Europa League vaut la peine qu’on se batte pour eux. Ces deux dernières années, on a même prétendu le magot absolument indispensable pour les finances de la Jeunesse, qui était dans de très mauvais draps il y a deux ans. Rectification de Jean Cazzaro : «L’année dernière, on n’était pas européens et on a quand même honoré toutes nos dettes en temps et en heure. Sans Coupe d’Europe l’été prochain, la Jeunesse continuera tout de même d’exister !»

La Jeunesse a-t-elle commis des erreurs ?

Elle avait cet été la possibilité de ne pas vendre Momar N’Diaye au F91 pour 40 000 euros, ou même Mélisse, mais elle estimait ne pas avoir le choix : pour attirer les joueurs en provenance du RM Hamm Benfica, il lui fallait cet argent. Elle en a été payée en termes de qualité de jeu. Pas de résultats.

«Mais on n’avait pas le choix. Si on prenait ce risque de garder ces joueurs, l’argent qui nous aurait manqué, c’est le président qui aurait peut-être dû les payer de sa poche», avance Weis. Qui se borne à constater la triste réalité qui est devenue celle de la Jeunesse : pour continuer d’exister, elle en est réduite, chaque année, à vendre ses meilleurs éléments sans jamais pouvoir se payer le luxe de dire non.

Clairement le signe qu’une époque est révolue pour ceux qui en doutaient encore.

À quand un nouveau président ?

Attention, sujet sensible. Jean Cazzaro a atteint la cote d’alerte et est sur le point de déborder : «J’en ai marre qu’on dise que j’ai démissionné. C’est faux. Je n’ai pas sollicité un nouveau mandat ce qui est très différent. Cette inexactitude des termes est fondamentale. On laisse entendre que j’abandonne un navire en train de couler, alors que non, je suis toujours là, faisant fonction, assumant le même travail.»

Concrètement, la recherche d’un successeur, elle, n’avance pas. Lors de la dernière assemblée générale du club, Cazzaro a été limpide sur sa situation personnelle et celle du club : il veut rajeunir de 10 à 15 ans un comité qui «commence à avoir un certain âge» et, financièrement parlant n’a plus – n’étant plus entrepreneur, mais à la retraite – «les relations que j’avais avant». Bref, il est plus dur de trouver de l’argent et la Jeunesse gagnerait à se trouver l’équivalent d’un Jean Cazzaro… encore en activité. En guettant le miracle, le comité s’est enrichi de trois membres, un secrétaire est en train d’être formé ainsi qu’un vice-président.

Julien Mollereau