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BGL Ligue – Éric Hoffmann : « On est très loin de notre meilleur niveau »


Éric Hoffmann, conscience de cette Jeunesse sur une pente savonneuse les deux dernières années, mais en plein "revival", goûte à un début de saison appréciable. (Photo : Mélanie Maps=

Il y a un peu plus d’un an, Éric Hoffmann avait pris ses responsabilités de pilier de la Jeunesse et de joueur d’expérience pour dresser un bilan alarmant de l’état de santé de la Jeunesse. Aujourd’hui, le revoilà de nouveau optimiste pour l’avenir.

L’excellent début de saison de la Vieille Dame se confirme. Elle a étrillé Etzella dimanche (6-0), n’a toujours pas pris de but ni même concédé d’occasions de but dans le jeu. De quoi réjouir un Hoffmann qui recommence à voir l’avenir en rose. Mais lentement.

Depuis plus d’un an, vous refusiez de vous exprimer sur l’état de santé de la Jeunesse, estimant avoir tout dit dans une interview-vérité qui vous avait momentanément fâché avec vos dirigeants, car vous y expliquiez que la voie choisie par le club garantissait que la Vieille Dame ne pourrait pas se bagarrer pour un titre, quel qu’il soit, ces prochaines années. Et aujourd’hui, alors que la philosophie sportive a changé du tout au tout et que les résultats semblent déjà suivre?

Éric Hoffmann : On est contents.

Juste contents?

Ben, c’est un début solide, mais pas non plus un début de foudre de guerre. On doit faire mieux que ce qu’on a montré face au Progrès (NDLR : 1re journée, 0-0). Et contre le CSG (NDLR : 2e journée, 0-2), on a été médiocres pendant une demi-heure.

Pas besoin, donc, de vous demander s’il faut lentement recommencer à craindre la Jeunesse?

Ça ne sert à rien de se prendre la tête là-dessus. Notre seul but, cette saison, c’est de nous rapprocher du podium, dont on était très loin la saison passée. En trois matches, on a démontré une seule chose : on peut le faire. Mais après trois journées, on est ex æquo avec Rumelange et Strassen, alors…

Mais vous êtes extrêmement solides!

Ça c’est vrai qu’on ne concède pas beaucoup d’occasions de but. En fait, on n’en a concédé que sur phases arrêtées et aucune dans le jeu.

On ne vous sent pas non plus euphorique.

Ah, mais je suis très positif! On ne va pas tout le temps parler en mal quand même! Mais il faut que nous restions conscients que nous devons construire notre saison sur ce bloc compact, et non pas chercher à faire du spectacle ou jouer de l’avant sans respecter les directives tactiques du coach, parce qu’on n’a pas de joueur capable de nous gagner seul un match.

Pas même Momar N’Diaye?

Ce n’est pas Messi non plus! Il fait la différence sur sa force physique, la pertinence de ses choix et sur le boulot qu’il abat. Ses occasions, il se les crée grâce à son travail dans le collectif.

Et Menessou, devant la défense, ça vous fait du bien?

Mais il n’y a pas que lui. Je trouve l’approche de toute l’équipe bien différente par rapport à la saison passée. On a amené beaucoup plus d’expérience dans le groupe et on a une approche bien plus effective du boulot. C’est l’efficacité qui compte, c’est tout. La saison passée, on voulait jouer au foot avec des moyens qu’on n’avait finalement pas.

Finalement, vous êtes totalement sur la ligne de Carlo Weis : efficacité avant tout!

Mais regardez : au milieu, on gagne les duels et on les gagne plus haut sur le terrain. Du coup, Ricky (NDLR : Delgado) et moi, sur les trois premières journées, avons eu seulement une dizaine de duels à jouer avec nos attaquants. Toute l’équipe fait un excellent boulot défensif et c’est très convaincant.

Ça peut vite ressembler à la Jeunesse championne en 2010?

À cette différence qu’en 2010, il n’y avait qu’un adversaire, le F91, qui avait fait une saison moyenne. Cette année, je ne vois pas le F91, le Fola, Differdange et le Progrès faire tous une saison moyenne.

Bon alors, il y a un effet Weis?

En ce moment, on peut difficilement dire que ce n’est pas le cas. Mais il faudra le prouver jusqu’à la fin du championnat. Et pour ça, il faudra voir comment on gère les moments difficiles, car cela va nous arriver. Mais je sais qu’on est encore très loin de notre meilleur niveau. Il faut aussi dire que notre équipe est très différente des deux dernières saisons. Le club a voulu miser sur les jeunes et on voit que là, ils n’ont pas trouvé leurs marques. C’est dommage, mais voilà, même si on a fait 4e et 5e ces deux dernières saisons, ce qui n’est pas mal non plus, le coach cherche autre chose…

Le coach, vous l’avez découvert.

C’est… spécial. Mais c’est bien. Il faut l’avoir vu pour comprendre. Il n’a pas peur de dire ses vérités aux gens. C’est très direct et tous les joueurs ne sont pas capables de s’entendre dire ce genre de mots.

Le F91 s’annonce, dimanche. On en saura plus sur la Jeunesse nouvelle version?

Cela ne sert à rien de faire des points intermédiaires à tout bout de champ. C’est cet hiver qu’on saura où on en est, si notre équipe est assez forte pour garder ce niveau élevé. Mais il serait important de recommencer à battre des grosses cylindrées, ce qu’on ne réussissait plus à faire la saison passée. Quand on recommencera à battre des cadors, alors on pourra dire que la Jeunesse est de retour, pas avant. Et dimanche, on a un premier test.

Entretien avec notre journaliste Julien Mollereau

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