Dans les deux camps, on compte ce vendredi soir sur Jordann Yéyé (FCD03) et Alexis Lafon (Progrès) pour faire la différence.
Le premier est une des armes majeures de Differdange depuis son arrivée en janvier 2015. Le second un des transferts les plus excitants de cet été en BGL Ligue.
Jordann Yéyé (27 ans) et Alexis Lafon (30 ans) seront deux joueurs à tenir particulièrement à l’œil dans le derby disputé ce vendredi soir. Deux Français qui ont la caractéristique d’être passés par le championnat belge et l’Excelsior Virton. Mais pas au même moment puisque Lafon a succédé à Yéyé au sein de l’effectif gaumais. Ce soir, ils risquent à nouveau de se croiser, mais sur la pelouse, l’un étant droitier et l’autre gaucher. Frank Defays, leur ancien entraîneur, décortique leur jeu.
Quel type de joueurs sont-ils ?
«Jordann possède un volume de jeu et une capacité à répéter les efforts assez incroyables. Techniquement, il est bon… même s’il ne possède qu’un seul pied, le droit. C’est aussi un garçon très percutant sur un terrain de foot. Mais par rapport à toutes ses qualités, il ne se montre pas assez concret. Il est du genre à dribbler à trois reprises le même joueur alors qu’une seule fois suffisait», sourit l’ancien joueur de Dudelange, qui tenait à préciser d’emblée qu’il a gardé de magnifiques souvenirs humainement et sportivement de ces deux garçons. »
«Alexis, lui, c’est un profil différent. Il affiche plus d’expérience, de maturité. Mais quand on le voit courir, ce n’est pas vraiment un garçon élancé. Il ne donne pas l’impression d’être rapide ou d’avoir une grande capacité à déborder. Mais c’est tout le contraire (ou presque). Car il possède justement cette aptitude à perforer un flanc défensif, avec souvent beaucoup de réussite. Il a acquis également une grande maîtrise de son pied gauche. Et puis, c’est un vrai leader, à la mentalité exemplaire. Vous aurez donc compris qu’on a affaire à un joueur complet.»
Que leur a-t-il manqué pour jouer à un plus haut niveau ?
«C’est toujours difficile à dire… Par rapport à Alexis Lafon, son âge a clairement joué en sa défaveur. Il est arrivé assez tard à Virton. Il devait avoir 27 ou 28 ans. Aujourd’hui, il en a 30. Et c’est compliqué d’être transféré en D1 (belge) à cet âge-là. Il aurait débarqué à 23 ans, cela lui aurait permis d’afficher cette fraîcheur qui est souvent recherchée quand on recrute dans les divisions inférieures», reprend l’entraîneur belge à propos d’un Lafon qui a failli signer cet été en D1B, la nouvelle D2 belge. Il a été en contact avancé avec le Cercle de Bruges, Roulers et Louvain.
«Comme je l’ai déjà dit, Alex n’a pas vraiment une élégance naturelle sur la pelouse. Quand on va voir un match, c’est plutôt le joueur dont on n’attend rien. Mais à la fin des 90 minutes, on note son nom car il a réussi et apporté des choses concrètes à son équipe. Jordann, lui, c’est un peu l’inverse. Quand on le voit, on met directement une croix à côté de son nom. On se dit que c’est le joueur qu’on va suivre. Et puis, à la fin du match, on n’est pas déçu, mais on reste cependant un peu sur sa faim. Il manque de statistiques, de chiffres concrets. On se demande un peu ce qu’il a fait de son potentiel», explique encore Defays. Ce dernier ajoute : «J’adore Jordann, on a vécu des moments incroyables ensemble, comme le titre en D3 avec Virton, mais il n’écoute pas toujours assez ce qu’on lui dit. Cela doit lui faire mal d’entendre ce genre de choses, mais je pense qu’il le sait.»
Et l’entraîneur de Virton d’y aller d’une allégorie : «Jordann et Alexis sur un terrain, c’est un peu comme les (jolies) filles dans la rue. Vous vous retournez sur certaines dès le premier regard. Mais ce ne sont pas forcément celles avec lesquelles on se marie au final.»
Et Frank Defays de conclure : «Dans le fond, si vous les mélangez tous les deux, vous obtenez un joueur qui aurait fait un bon élément pour la D1 belge.»
Julien Carette
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