Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le champion n’a pas résisté à un début d’automne bien mal maîtrisé. Accroché par un Progrès pourtant diminué, il abandonne la tête au F91.
Sans une erreur d’arbitrage (un hors-jeu imaginaire), Niederkorn aurait même pu l’emporter au Galgenberg, alors qu’il était encore mené au score à la 73e minute.
Le Fola Esch n’est plus leader de Division nationale et ce n’est pas complètement immérité comme sentence, vu ses deux dernières prestations. Même si le F91, depuis quelques semaines, est aussi poussif que lui et mériterait à peine plus d’être devant s’il ne venait pas d’en coller une bonne à Etzella, il faut se rendre à l’évidence : les hommes de Jeff Strasser sont presque aussi solides quand il s’agit d’aller débloquer leurs matches… qu’ils sont fébriles une fois qu’ils sont devant au score.
Repris par Hamm la semaine passée, alors qu’ils menaient 0-2, les Eschois s’en étaient sortis autant grâce à leur expérience que grâce à la naïveté benfiquiste (2-3). Face à un Progrès plus sérieux que ne l’est le promu, cela n’est pas passé.
Et le manque de maîtrise du champion, secoué immédiatement après son ouverture du score à la 69e par Hadji sur une combinaison en une touche absolument lumineuse, et alors qu’il aurait dû, justement, verrouiller ses trois points, en dit long sur un début d’automne en trompe-l’œil : les automatismes du trio d’attaque Françoise-Bensi-Hadji (tous impliqués sur l’ouverture du score avec Klapp en dernier relais) masquent certaines carences qu’il va lui falloir vite gommer.
La grosse erreur de M. Durieux
Après la magie de ce but, qui faisait suite à plusieurs alertes sur le but de Flauss (qui sort au prix d’une grosse détente une tête de Souto à la 29e, voit un extérieur de Payal fracasser sa transversale à la 45e et s’offre un arrêt réflexe sur un tir en pivot de Bernard aux six mètres dans les arrêts de jeu de la première période), le Fola va trop vite céder au seul vrai coup d’accélérateur niederkornois, dans les vingt dernières minutes.
Sans Bouzid ni Rossini, le Progrès passait un test et s’est longtemps contenté d’être très sérieux. Pour éviter de se retrouver décroché au classement, il lui a fallu devenir un peu plus fou. Cela ne lui a pris que cinq minutes pour revenir et on se dit qu’il aurait peut-être dû se lâcher plus tôt. Un centre de Poinsignon trouve la tête plongeante de «Séba» Thill, qui vient de rentrer en jeu (1-1, 74e). Dans la foulée, Poinsignon donne un petit ballon lumineux à Soares en pleine surface, mais le latéral perd son duel seul face à Hym (76e). Ce face-à-face gâché n’est pas encore suffisant pour dire que le Fola a eu bien de la chance de ne pas perdre une rencontre qui l’a quand même vu tirer 15 fois au but. Va donc pour le dernier soubresaut de ce choc : sur un coup franc excentré de S. Thill, Kirch dévie de la tête au premier poteau, tandis qu’au deuxième, Menaï prolonge au fond. But tout ce qu’il y a de plus valable, mais annulé pour… hors jeu. Les Niederkornois assurent que le corps arbitral s’est excusé au coup de sifflet final. Et le Fola, lui, a poussé un petit ouf de soulagement…
Julien Mollereau
