BGL Ligue [16e J] Le RFCU ferme des bouches

Annoncé comme sur le point d’imploser par une partie de la presse, le RFCU a gagné facilement et collectivement, dimanche, à Mondorf. De quoi éteindre une partie de l’incendie.

Le club de la capitale a fait un grand pas vers le maintien en prenant trois points chez une équipe mondorfoise extrêmement fragile et qui s’est réveillée trop tardivement.

Paraît qu’en sport, quand un vestiaire est fâché avec son coach et que le club traverse une petite crise, les joueurs ont le pouvoir de savonner la planche de leur entraîneur en «balançant» un match. Ceux du RFCU en avaient le pouvoir hier après-midi. Après tout, ce sont bien eux qui, selon quelques-uns de nos confrères plus ou moins bien informés, auraient demandé à l’unisson à leurs dirigeants de virer Fabien Matagne. Disons les choses clairement : hier, il n’y a pas eu d’embrassades entre le coach et ses hommes lors de chaque célébration de but, mais ce qui a encore plus sauté aux yeux, c’est que cette équipe n’avait rien d’un groupe déchiré par les conflits. En clair, ce succès n’est peut-être pas celui de Matagne, mais il est celui qui laisse deviner que, finalement, la «crise» qui couve au RFCU a certainement moins d’épaisseur que l’on veut bien le croire.

Au stade John-Grün, il y a d’abord eu un Racing créatif et rusé en première mi-temps. Suffisamment malin pour flairer une tête pas assez appuyée de Yamukile Mutuale et un manque de communication avec son gardien, Fine Bop jaillissait dans la surface et plaçait le ballon du bout du pied sous le ventre de Glenn Da Costa (0-1, 24e). Fragilisé par cet événement, le portier mondorfois se trouait sur un corner de Gerson, ce qui profitait au défenseur central Kevin Lacroix, monté au bon endroit au bon moment (0-2, 42e).

Il fallait alors avoir de l’imagination pour savoir que Mondorf allait réussir à structurer sa révolte en deuxième période. Car jusqu’ici, les onze joueurs d’Arno Bonvini n’avaient rien de ceux qui avaient entamé 2016 par un nul contre le Fola (0-0) et une courte défaite à Differdange (1-0). Toutes ces certitudes défensives avaient vite volé en éclats et il ne restait que l’orgueil pour y croire. Une glissade de Pape Mboup, un service de Patrik Teixeira et une reprise de renard de Mohamed Nabli ont permis de vite relancer la machine (1-2, 55e), mais la sieste du RFCU n’a pas duré assez longtemps pour que les Mondorfois reviennent pour de bon dans la partie. À l’image d’un Gerson Rodrigues monumental des deux côtés du terrain, les Racingmen ont tenu bon. Après avoir été décisif offensivement en première période, Lacroix sauvait les siens en déviant une frappe de Nabli qui prenait le chemin du but (83e).

Jahier, capitaine courage

La victoire qui tendait les bras au RFCU ne pouvait pas lui échapper. Pas avec cet état d’esprit-là. Et pas avec le symbole qu’elle représentait. Au cas où la joie des Racingmen n’aurait pas été assez facile à lire sur leurs visages, Julien Jahier, qui avait jusqu’ici excellé dans le travail défensif (en dégageant par exemple sur sa ligne une tête de Mutuale, 19e), exploitait à merveille un centre de Yannick Da Graça en envoyant un missile sur lequel Da Costa ne pouvait rien faire (1-3, 90+3). On a presque envie de dire que ce RFCU-là, qui devrait vite obtenir officiellement son maintien et qui est toujours engagé en Coupe, a de beaux jours devant lui. Mais au fait, existe-t-il un autre RFCU?

Matthieu Pécot