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43 morts dans une collision entre un car et un camion en Gironde


Au moins 42 personnes, pour la plupart des adultes, ont trouvé la mort dans une collision vendredi matin entre un car et un camion sur la route départementale 123, à Puisseguin, près de Libourne en Gironde. (photo AFP)

Un accident d’autocar, le plus meurtrier depuis plus de 30 ans en France, a fait 43 morts et quatre blessés graves vendredi matin, pour la plupart des personnes âgées, brûlées vives dans une collision avec un camion près de Libourne en Gironde.

La 43e victime, un petit garçon dont le corps a été retrouvé dans la cabine du camion, était âgé de 3 ans. « Le chauffeur du camion aurait perdu le contrôle de son véhicule. Il se serait mis en travers de la route. Le chauffeur du bus n’a pas pu éviter l’accident. Il a percuté le camion », a déclaré le maire de Puisseguin, Xavier Sublet, où s’est produit l’accident, au bord d’une forêt, évoquant une route « très sinueuse » avec « une enfilade de virages serrés ».

C’est l’accident de car le plus meurtrier depuis 1982, date de celui qui avait coûté la vie à 53 personnes à Beaune, en Côte d’Or, en grande majorité des enfants. Le président François Hollande a aussitôt réagi en annonçant que « le gouvernement français est totalement mobilisé sur cette terrible tragédie » et qu’il se rendrait sur place « le moment venu ».

« C’est un choc terrible pour la France », « une catastrophe effroyable », a réagi le Premier ministre, Manuel Valls, arrivé sur place avec le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, et le secrétaire d’Etat aux Transports, Alain Vidalies. Tous se sont rendus sur le site de l’accident, situé à moins d’un kilomètre du village, et dont l’accès a été fermé aux médias pour les besoins de l’enquête. « Nous voulons bien sûr exprimer notre peine, notre compassion et notre soutien à l’ensemble des familles, des proches des victimes », a ajouté Manuel Valls, qui s’est rendu auprès des familles.

Violence du choc

La collision s’est produite peu avant 7h30 sur la commune de Puisseguin, sur la route départementale 17. Les deux véhicules se sont embrasés aussitôt, selon les pompiers. Une heure plus tard, « il y avait encore des flammes », a expliqué l’un d’entre eux. « Je suis étonné de la violence du choc. Il faudra encore beaucoup de temps pour récupérer tous les corps », a-t-il ajouté. « L’autocar est complètement calciné, le camion également. Il y a encore des corps sur place », a ajouté un témoin, ayant accompagné le Premier ministre sur le site.

Il y avait 48 passagers et un chauffeur à bord du car. Le chauffeur du camion de transport de bois, circulant à vide, fait partie des morts, alors que le chauffeur de l’autocar est sorti indemne de l’accident.

« Le chauffeur du bus est légèrement blessé. Il a eu le réflexe salutaire d’ouvrir les portes pour permettre au maximum de passagers de quitter le bus », a déclaré le maire de Puisseguin. « Il a expliqué qu’il s’est trouvé face à un camion en portefeuille, il n’a pas pu l’éviter. Il a réussi à ouvrir les portes et des passagers ont pu quitter le bus. Lui, au péril de sa vie, puisque les flammes l’ont léché, a réussi à évacuer quelques personnes », a précisé sur Europe 1 le Dr Flipot, un médecin des secours ayant pris en charge le conducteur.

Une route « très dangereuse »

Huit passagers de l’autocar ont réussi à sortir du piège du brasier: quatre d’entre eux sont dans « un état grave » – deux étant grièvement brûlés, deux autres souffrant de traumatismes crâniens – et quatre sont légèrement blessés, a indiqué le préfet de la Région Aquitaine, préfet de la Gironde, Pierre Dartout.

Le groupe de personnes âgées, membres d’un club de loisirs de la commune de Petit-Palais-et-Cornemps (643 habitants), était parti tôt le matin de cette bourgade, située à 7 km du lieu du drame, pour une excursion d’une journée dans les Pyrénées-Atlantiques, à Arzac.

« Ma mère et mon beau-père, le compagnon de ma mère, étaient dans le bus. Je viens d’arriver, je n’ai pas du tout de nouvelle pour l’instant, mais j’ai bien peur qu’ils soient dans la liste des victimes », a déclaré Delphine Guérineau. « Combien de voitures j’ai vu tomber dans le fossé, dans les vignes, sur cette route qui est très dangereuse en bas », a témoigné Jacques Deval, dont des membres de la famille ont été blessés. « On est tous touchés, car tous les gens qui étaient dans le bus, venaient d’un peu partout des villages du coin », a-t-il ajouté.

Vive émotion en Europe

La préfecture a mis en place une cellule de crise, avec un numéro vert (0800 009 763). Une soixantaine de pompiers, appuyés par une vingtaine de véhicules et des hélicoptères, étaient sur place. L’enquête a été confiée par le Parquet de Libourne à la Section de recherches (SR) de la gendarmerie de Bordeaux. Des membres de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) sont arrivés sur place. Au total, près de 200 gendarmes sont mobilisés. Une cellule psychologique a été mise en place par la préfecture pour les familles et les proches à l’école, place de la mairie à Puisseguin. Une chapelle ardente a été dressée.

Ce drame a provoqué une vive émotion en France et en Europe. Les députés ont observé à la mi-journée une minute de silence dans l’hémicycle de l’Assemblée. Les messages de solidarité ont afflué, notamment du chef de l’Etat allemand, Joachim Gauck.

AFP

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