Brillant face à la Suède et au Belarus, Anthony Moris a impressionné pour sa première dans la peau du titulaire. «Vu son niveau actuel, cela ne me surprend pas», lance Philippe Vande Walle, son ancien entraîneur.
Pendant un an et demi, de janvier 2015 à juin 2016, Philippe Vande Walle a été l’entraîneur des gardiens qui s’est occupé d’Anthony Moris.Aujourd’hui, s’il évolue dans un autre club, il jette toujours un œil attentif sur celui avec qui il est resté en contact.
S’il ne fallait retenir qu’un homme des deux bonnes prestations collectives de l’équipe nationale luxembourgeoise face à la Suède, vendredi dernier, et au Belarus, lundi, ce serait certainement Anthony Moris. Le nouveau gardien titulaire des Roud Léiwen a de nombreuses fois sauvé les siens, sortant parfois des parades de grande classe et justifiant la confiance qu’avait placée en lui le sélectionneur, Luc Holtz.
« J’ai vu les résumés des rencontres et j’ai eu Anthony au téléphone mardi. Il a très bien joué, mais je vous avoue que cela ne me surprend pas tellement », lance Philippe Vande Walle, l’homme qui était jusqu’en juin dernier l’entraîneur des gardiens de Moris du côté du KV Malines, avant d’être engagé par le Standard de Liège. Un Vande Walle qui est resté en contact avec celui dont il s’occupa pendant un an et demi, les deux hommes se parlant régulièrement.
S’il s’occupe désormais des portiers d’un autre club (et notamment Jean-François Gillet, l’ancien titulaire de Malines), il reste forcément un spectateur attentif de la Jupiler Pro League, la première division belge. « Actuellement, vu son début de saison, il est facilement dans le top 3 des meilleurs gardiens du championnat de Belgique », lance l’ancien Diable Rouge. « Il réalise une compagne très régulière. Et cela ne peut que aller en s’améliorant. Il avait besoin de temps de jeu et là, il en a. Plus il sera sur la pelouse, plus il progressera. Il est déjà très bon au niveau des arrêts, tout le monde a pu le voir, mais également en termes de coaching de sa défense et de son jeu au pied. Mais il possède encore une vraie marge de progression. Et ce, dans tous les domaines. Avec l’expérience, il va encore améliorer sa lecture du jeu, son positionnement… »
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Et pour Vande Walle, jouer avec le Luxembourg est assurément un avantage pour le dernier rempart de 26 ans. « Dans ces rencontres, il risque d’être souvent soumis à un gros boulot. C’est le genre de match où il peut donc réaliser de belles prestations. Et cela ne peut que lui faire du bien. Surtout quand il prend une part active d’un résultat, comme le nul décroché à 10 contre 11 au Belarus en début de semaine.»
Si le talent a toujours été présent (le garçon a beaucoup joué avec les sélections nationales belges chez les jeunes, avant d’opter pour le Luxembourg), le natif de Habay, en Belgique, a tout de même eu du mal dans le passé à exprimer celui-ci au niveau des équipes premières. Que ce soit au Standard ou à Saint-Trond, les deux clubs où il a évolué avant de débarquer à Malines.
« Vous savez, dans un grand club comme le Standard, vous devez être tout de suite performant quand on vous donne votre chance. Et peut-être que psychologiquement il n’était pas prêt à ça. Toujours est-il qu’aujourd’hui, vu le vécu qu’il a emmagasiné, il ne répète plus les mêmes erreurs », explique l’ancien gardien du Club Bruges. « Il perce sans doute un peu plus tard que prévu, mais il démontre à l’heure actuelle tout son potentiel. La grave blessure qu’il a subie à la fin de la saison 2014/2015 (NDLR : déchirure des ligaments croisés) lui a, je pense, fait du bien. Certes, elle a retardé son processus de titularisation à Malines mais elle a aussi permis de tout remettre à zéro. Il a recommencé au bas de l’échelle et a été sorti d’une certaine zone de confort. On a bossé très dur pour qu’il revienne. Et aujourd’hui, c’est grâce à son travail qu’il est numéro 1 à Malines. »
Et donc dans les tout meilleurs de la compétition belge. « S’il continue à évoluer à ce niveau-là, il risque d’attirer bien des regards dans les prochains mois. Dont pas mal de clubs de plus haut niveau. »
Julien Carette